La révélation provient du journal Le Monde, mardi. En 2012, pendant la campagne des législatives, le candidat dissident de droite à Boulogne-Billancourt, Thierry Solère, aurait été espionné par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSE). Non-investi par l'UMP, Thierry Solère était l'adversaire du candidat du parti : Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy.
Tollé en interne. D'après le quotidien du soir, la surveillance aurait débuté dès le 20 mars 2012, date à laquelle Thierry Solère a été exclu de l'UMP pour avoir refusé de retirer sa candidature. Quelques mois plus tard, la direction technique de la DGSE a découvert, par hasard, des traces de cette surveillance, notamment des preuves de recherches informatiques sur le candidat dissident. Face au tollé en interne, la surveillance technique a été arrêtée.
"Prendre en compte un opposant politique". Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Selon Le Monde, un haut cadre de la DGSE a alors convoqué un agent, lui demandant de "prendre en compte un opposant politique à un maire de droite des Hauts-de-Seine". Si son nom n'est pas prononcé, tout porte à croire qu'il s'agit bien de Thierry Solère. Pour la sécurité intérieure, "prendre en compte" signifie surveiller physiquement une personne, et collecter le plus d'informations possibles à son sujet, par tous les moyens. Ce projet n'aurait pas abouti, selon les informations du Monde.
Démenti de Claude Guéant et la DGSE. Interrogé par Le Monde, l'ancien ministre de l'Intérieur nie avoir eu connaissance de cette affaire. "C'est opposé mes principes", indique Claude Guéant, en précisant qu'il n'avait "aucune autorité sur la DGSE". Le renseignement intérieur dément également les informations du monde, qualifiant ces accusations de "hautement fantaisistes". L'ancien ministre de l'Intérieur a demandé au ministère de la Défense de diligenter une enquête "et éventuellement saisir la justice", afin de savoir si les informations du Monde sont fondées ou non.
Thierry Solère n'exclut pas de porter plainte. "Ce n'est pas pour protéger l'Etat qu'on a pu m'espionner, c'est pour me faire du tort", a quant à lui réagi Thierry Solère, désormais député Les Républicains des Hauts-de-Seine et chargé d'organiser la primaire interne au parti pour 2017. Sur le plateau du 20 heures de France 2, Thierry Solère n'a pas exclu de porter plainte : "Peut-être déposerai-je plainte contre X", a-t-il déclaré.