L'INFO. La bataille de la présidentielle de 2017 a déjà commencé. Pour ceux qui en doutaient encore, voilà de nouvelles preuves que les candidats n'y pensent pas qu'en se rasant le matin. Des clubs "Alain Juppé" vont ainsi être lancés dans les départements la semaine prochaine. "Plusieurs centaines", selon Hervé Gaymard, proche du maire de Bordeaux. Et les partisans de François Hollande s'y mettent aussi. Un think tank, Démocratie 2012, planche déjà sur son programme pour un second quinquennat.
L'Elysée surveille ça de près. Europe 1 a pu assister en exclusivité à la deuxième réunion de ce groupe, créé en 2011 pendant la primaire socialiste et aujourd’hui réactivé. Ce think tank fait régulièrement parvenir des notes à l’Elysée avec des propositions d’idées ou de projets. Au palais, on regarde ça d’un œil distant, mais bienveillant. D’ailleurs, si François Hollande s’y opposait, ces petites sauteries mensuelles n’auraient évidemment pas eu lieu.
L’organisateur, c’est Jean-Marie Cambacérès, un ancien de la fameuse promotion Voltaire de l’ENA, celle du président. Et à l'écouter, pas de doute pour lui : il faut que tout soit prêt pour 2017, les idées et le réseau. "On n'a jamais arrêté de faire campagne ! Quand François Hollande a été élu, nous étions 800 et actuellement nous sommes plus de 1.000."
"Les frondeurs sont absolument exaspérants". Ces 1.000 personnes, ce sont des énarques, des universitaires ou des élus. Mais aussi des chefs d’entreprise, comme Wenceslas Baudrillard, qui assument à fond la ligne du social libéral François Hollande : "les frondeurs sont absolument exaspérants. Je n'ai pas envie d'une société remplie de travailleurs sociaux chargés de faire notre bonheur malgré nous. J'ai été DRH dans une grande boite d'électronique et on travaillait 365 jours par an, 24/24, et cela marchait !", a-t-il confié au micro d'Europe 1.
Michel Autard est lui aussi chef d’entreprise, dans l’immobilier. Et quand on l'interroge sur la majorité que ce club cherche à constituer autour de François Hollande, il n'hésite pas : "Il est l'homme de la synthèse, c'est sa vie ! Et la synthèse, c'est d'aller vers le centre". Pas sûr que ça plaise aux frondeurs…
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