La rupture est en marche. Les 113 députés LR ont rendez-vous mardi à l'Assemblée nationale, à la veille d'un bureau politique qui doit tirer les leçons des élections. Mais déjà, la famille de droite apparaît fissurée : les députés dits "constructifs", c'est-à-dire ceux qui se disent prêt à soutenir Emmanuel Macron, veulent lancer leur propre groupe, en marge des Républicains, selon une information d'Europe 1.
Au moins 25 élus en rupture. Les constructifs se dirigent vers la sortie du groupe LR. Ils se sont réunis lundi soir pendant plus de trois heures. Autour de la table 25 personnes parmi lesquelles les députés Thierry Solère, Franck Riester, Pierre-Yves Bournazel mais aussi Jean-Louis Borloo, Christian Estrosi et même le ministre Gérald Darmanin. Les constructifs sont bien décidés à monter leur propre groupe qui devrait se réunir dès mercredi. "On est plus que les 15 nécessaires [seuil limite pour former un groupe parlementaire, ndlr]", assure un élu.
L'idée : soutenir celui qui pour beaucoup est plus qu'un ami, le Premier ministre Edouard Philippe. Ces frondeurs de droite n'iront peut-être pas jusqu'à voter la confiance au gouvernement, et pourrait s'abstenir, mais ils sont prêts à voter les réformes importantes de l'exécutif.
Une période délicate pour la droite. Autant dire que la droite, qui vient de sauver les meubles aux législatives même si elle est passé sous la barre symbolique des 150 élus, entre dans une période de fortes turbulences. Les partisans d'une véritable opposition seront certes bien plus nombreux, mais vu les noms d'oiseaux échangés entre les deux camps, un élu constructif est catégorique : "On ne peut plus s'entendre avec les autres".