L’INFO. Une nouvelle session parlementaire a commencé et, comme à chaque fois, les groupes se partagent les postes dans les différentes commissions permanentes de l'Assemblée nationale. C'est le président du groupe qui a le pouvoir de nommer tel ou tel député dans telle ou telle commission. D'habitude, cela relève de la formalité et les députés en place gardent leur poste. Mais pas cette année. Selon les informations d’Europe 1, le patron du groupe socialiste, Bruno Le Roux, a en effet décidé de se servir de cet outil pour remercier les députés disciplinés. Et surtout sanctionner les députés frondeurs.
L’un des leaders pris pour cible. Le 16 septembre dernier, Manuel Valls avait obtenu la confiance du Parlement avec 269 voix pour et 244 contre. Mais 31 élus PS s’étaient abstenus de voter. Une attitude de défiance que l’exécutif a décidé de ne pas laisser passer. Et la méthode a été assez brutale. Lundi à 16 heures, Christian Paul, l'un des leaders de la fronde et proche de Martine Aubry, pensait toujours faire partie de la prestigieuse commission des affaires sociales. Mais en fin de journée, il a reçu un coup de fil pour apprendre qu'il siègera désormais aux affaires culturelles. Autre exemple avec le député Jean-Pierre Blazy qui va devoir quitter la commission des lois pour celle de la défense.
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"C'est du Le Roux dans le texte"
"On le surnomme ‘le sénateur Mac Carthy’". Au total, ils sont une demi-douzaine d'élus contraints à jouer aux chaises musicales. Plusieurs sources assurent que c'est de Matignon qu’est venue la consigne de sanctionner les frondeurs. Bruno Le Roux, le patron du groupe socialiste, assume. Et explique qu'il fait d'une pierre deux coups : il prive les rebelles des postes les plus prestigieux et ces mêmes postes deviennent donc disponibles pour les députés loyaux et disciplinés. "C'est du Le Roux dans le texte", commente un frondeur outré par la manœuvre, comme tous ses collègues. "On le surnomme ‘le sénateur Mac Carthy’" conclut-il, en référence au sénateur américain qui mena la chasse aux sorcières aux Etats-Unis dans les années 50. Bonne ambiance au sein de la majorité à deux semaines du vote du budget à l’Assemblée nationale…