Après plusieurs semaines de confusion, Les Républicains ont finalement "exclu" mardi les quatre ministres et responsables "constructifs", et "acté le départ" d'Édouard Philippe, ce qui laisse désormais à ces pro-Macron le champ libre pour la création d'un nouveau parti politique.
La fin d'un feuilleton interminable. Sous réserve de recours des exclus - le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, le secrétaire d'État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, le président du groupe UDI-Constructifs à l'Assemblée, Franck Riester, et le député du même groupe, Thierry Solère - , la décision du bureau politique de LR marque l'épilogue d'un feuilleton devenu interminable. La semaine dernière, un premier bureau politique s'était tenu mais n'avait pu statuer, faute de quorum.
Une trentaine de membres présents pour le vote. Mardi soir, seule une trentaine de membres sur les 126 que compte le BP se sont déplacés au siège des Républicains, dont Laurent Wauquiez, Gérard Larcher, Christian Jacob, Bruno Retailleau ou Eric Ciotti. Aucun nombre minimal de participants n'était cette fois-ci requis. "Le bureau politique a adopté à une très large majorité une délibération d'exclusion formelle", a indiqué LR dans un communiqué.
Philippe pas formellement "exclu". Parmi les reproches des Républicains aux pro-Macron, "leur ralliement individuel à la majorité présidentielle", à certains d'entre eux, d'avoir "soutenu des candidats contre les candidats" LR aux législatives, ou, à l'instar de Gérald Darmanin, de s'être présenté sur des listes La République en marche aux sénatoriales. Le Premier ministre, le seul des cinq qui n'avait pas souhaité s'exprimer devant la commission ad hoc du parti, n'a pas été formellement "exclu" mais considéré comme partant d'office : "le bureau politique avait pris acte du départ d'Édouard Philippe de notre mouvement", a indiqué LR dans son communiqué.
#Tristesse pour Lecornu. "Les Républicains préfèrent les exclusions. J'assume de mettre mon énergie au service des réformes nécessaires pour la France", a réagi sur Twitter Sébastien Lecornu, en faisant part de sa "tristesse".
.@lesRepublicains préfèrent les exclusions. J’assume de mettre mon énergie au service de réformes nécessaires pour la #France. #Tristesse
— Sébastien LECORNU (@SebLecornu) 31 octobre 2017
Pour Estrosi, le parti fait "honte aux valeurs du gaullisme et du rassemblement". Avant l'annonce de l'exclusion, Thierry Solère avait pour sa part ironisé en estimant "pas banal, quand même, l'idée qu'un parti de gouvernement, celui de la droite française, exclut le bras-droit de Nicolas Sarkozy à la primaire, Gérald Darmanin, le bras droit d'Alain Juppé, Édouard Philippe, le plus jeune président d'un département de France, Sébastien Lecornu, et moi-même qui ai organisé les primaires". Christian Estrosi, a pour sa part considéré mardi soir sur Twitter que "le parti Les Républicains fait ce soir honte aux valeurs du gaullisme et du rassemblement". "Pauvre démonstration de force pour un parti qui en manque si cruellement", a-t-il ajouté.
Le parti @lesRepublicains fait ce soir honte aux valeurs du gaullisme et du rassemblement. Pauvre démonstration de force pour un parti qui en manque si cruellement #BPLRhttps://t.co/Qc01IY3Mxg
— Christian Estrosi (@cestrosi) 31 octobre 2017