La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a défendu dimanche sa décision d'autoriser le licenciement d'un responsable syndical de La Poste, condamné pour séquestration, faisant valoir que le refus de ses prédécesseurs avait été invalidé par le tribunal administratif. La direction générale du travail (DGT), qui est sous sa tutelle, a autorisé le licenciement pour faute grave de Gaël Quirante, secrétaire du syndicat SUD Poste dans les Hauts-de-Seine, condamné pour la séquestration en 2010 de cadres pendant une grève.
Discrimination syndicale. Ce feu vert ministériel avait fait polémique, SUD dénonçant un cas de discrimination syndicale et Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, déplorant "une vision des rapports de classe entièrement basée sur la violence et la répression". "Beaucoup de choses fausses circulent", s'est défendue la ministre dans l'émission Dimanche en politique sur France 3.
"Condamné au pénal". "Avant que la condamnation en appel au pénal arrive, mon prédécesseur avait refusé" le licenciement, a-t-elle rappelé, mais "l'année dernière, le tribunal administratif a jugé illégale" cette décision "puisqu'il y a eu condamnation pénale". "Condamné au pénal, ce n'est pas une petite chose", a-t-elle ajouté. La ministre a assuré que si elle avait refusé à son tour, elle aurait "été condamnée de même par le tribunal administratif".
"Certaine neutralité par rapport à la justice". "Moi, j'estime qu'un ministre n'est pas au-dessus de la justice. Quand il y a deux condamnations pénales et une condamnation du tribunal administratif qui invalide la décision des prédécesseurs sur ce sujet, je considère que mon devoir, c'est une certaine neutralité par rapport à la justice", a-t-elle tranché.