Conséquence de son arrivée place Beauvau, Christophe Castaner va quitter la tête du parti présidentiel. Pas de "en même temps" cette fois, le ministre de l’Intérieur ne peut pas redécouper les circonscriptions et diriger en parallèle le parti majoritaire. Mais cette raison officielle en masque une autre : La République en marche doit être restructurée, le mouvement n’est pas encore prêt pour les élections futures.
Un tandem de choc. Selon plusieurs sources, Emmanuel Macron est favorable à l’installation d’un tandem pour rendre le parti plus efficace. En préparant le remaniement, il en a parlé à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et à Stéphane Travert, désormais ex-ministre de l’Agriculture. À ce stade, l'entourage de Marlène Schiappa admet que celle-ci s'interroge. Elle a entamé une consultation avec les strates de LREM. On souligne toutefois qu’elle serait une candidate sérieuse, proche du président avec lequel elle échange chaque jour, dit-on.
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La fidélité de Travert. Elle dit porter l’ADN du mouvement. Elle a adressé des notes à Emmanuel Macron à ce sujet. Marlène Schiappa considère que le parti manque de structuration. Pour ce travail justement, Stéphane Travert, ancien socialiste frondeur, familier des appareils et marcheur de la première heure, pourrait être l’homme de la situation. Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron lui a rendu un hommage appuyé et remarqué pour sa fidélité et à précise qu’il comptait sur lui pour la suite du mandat. Ce dernier retrouvera son siège de député dans un mois et prendra ensuite une décision.
Réinventer le parti. On pourrait donc assister à une synthèse d’un genre nouveau : une association entre le projet macronien incarné par une Marlène Schiappa connue pour sa capacité à porter des sujets contemporains avec une méthode souvent en rupture avec les codes classiques, et un fin connaisseur des organisations politiques. Mais avant cela il faudra se faire accepter et adouber par les Marcheurs, très attachés à la promesse de démocratie. Les adhérents gardent un mauvais souvenir du simulacre de l’élection de Christophe Castaner à leur tête. Une période d’intérim devrait préparer la nouvelle étape. Il faut dire qu’il y a urgence : nombre de ministres s’inquiètent régulièrement de l’absence de relais local pour faire valoir la politique du gouvernement.
À partir de l’année prochaine, il y aura une élection tous les neuf mois jusqu’à l’élection présidentielle. Emmanuel Macron avait critiqué, lorsqu’il était ministre, les parcours old school issus des partis. Il lui faut maintenant créer le macronisme territorial, sorte d'alliage inédit entre les geeks et les apparatchiks.