L’UDE, un nouveau parti écolo sur les fonts baptismaux

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Jean-Vincent Placé et François de Rugy, démissionnaires d’EELV, ont lancé samedi leur formation de centre-gauche, ouvertement pro-Hollande.

La spectaculaire scission d’Europe Ecologie-Les Verts, depuis deux mois, se concrétise. Samedi, l'Union des démocrates et des écologistes, alliant le Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias et Ecologistes! de François de Rugy et Jean-Vincent Placé, a organisé son congrès fondateur, à La Villette, à Paris. Au premier rang du public se trouvait le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Des membres du PRG, du Mouvement des progressistes de Robert Hue, du MRC et du Mouvement écologiste indépendant étaient également présents.

Un parti de "centre-gauche". Cette nouvelle formation politique, qui veut dépasser "les clivages de postures, des oppositions factices, des schémas d'hier", se dit "ouvertement de centre-gauche". Son objectif affiché : rassembler sous sa bannière tous les déçus d’Europe Ecologie-Les Verts. Si, pour le moment, l'actuelle addition du FD et d'Ecologistes! ne compte que 2.800 adhérents, l'UDE espère voir affluer à partir de samedi de nouvelles adhésions, soit à un des deux partis, soit à la fédération directement.

"Une forme de sectarisme" chez EELV. "C'est un mouvement en construction, qui a vocation à rassembler d'autres personnes qui sont éparpillées dans la nature", avait expliqué en septembre François de Rugy, ancien co-président du groupe écologiste à l'Assemblée. Ce dernier - comme son acolyte Jean-Vincent Placé -, n’a plus de mots assez durs pour qualifier le positionnement de leurs amis écolos d’hier, regrettant notamment "une forme de sectarisme et une forme de gauchisme, en tout cas d'alliance privilégiée avec la gauche de la gauche dans deux régions symboles, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais-Picardie".

"Oui, nous soutenons le gouvernement, oui, nous soutenons (le président) François Hollande. Nous sommes des gens responsables, pragmatiques", a déclaré samedi dans un discours introductif le président du Front démocrate, membre de l'UDE, Jean-Luc Bennahmias. "Des journalistes me disent parfois: 'vous faites ça parce que vous voulez gouverner' (...) Nous assumons pleinement: si nous créons un rassemblement, c'est parce que nous considérons que l'écologie a vocation à entrer au gouvernement", a de son côté expliqué François de Rugy devant une assistance d'environ 300 personnes, rassemblées à l'appel des deux formations dans une salle de la Cité des sciences et de l'industrie (Paris XIXe).

"Si Jouanno ou Borloo veulent frapper à la porte, ils sont bienvenus". Car à la différence d’EELV, l’UDE est clair et net : il est un allié de François Hollande. Des accords ont d’ailleurs déjà été signés en vue des régionales, et d’autres discussions sont en cours. "Le PS n'est ni le diable, ni le bon Dieu. C'est un partenaire", estime Jean-Vincent Placé, qui n‘hésite pas à tendre la main à des personnalités centristes : "demain, si Chantal Jouanno ou Jean-Louis Borloo (deux anciens ministres de Nicolas Sarkozy, ndlr) veulent frapper à la porte, ils sont bienvenus".

Dans les rangs d’Europe Ecologie - les Verts, on accuse les démissionnaires de ne penser qu’à un éventuel poste au gouvernement en cas de remaniement post-régionales. "Dès que l’on fait un choix, on est suspecté d’arrière-pensées carriéristes", a réplique Jean-Vincent Placé dans le Journal du Dimanche. Et d’ajouter : "que l’on soit au gouvernement ou pas, ce qui importe est qu’il y ait une feuille de route écolo pour les 18 derniers mois".

S’il y a en a un qui doit se frotter les mains de cette scission, c’est bien François Hollande, dont l’obsession est d’éviter une candidature écolo en 2017.