Il fut, de son propre aveu, le premier des "juppéo-macronistes". Invité de la matinale d'Europe 1, lundi, Alain Minc est revenu sur les premiers mois d'Emmanuel Macron, qu'il avait soutenu lors de la campagne présidentielle. Pour l'essayiste, le chef de l'État s'est imposé grâce à un "populisme mainstream".
"Renouveler les élites". "Face à la vague populiste, il faut retourner les armes du populisme contre lui. Emmanuel Macron a contourné les appareils politiques classiques et dit qu'il fallait renouveler les élites sans dire qu'il y avait un pays sans élites", se réjouit Alain Minc, qui publie Une humble cavalcade dans le monde de demain (éd.Grasset) mercredi. "Il l'a fait au nom d'une doctrine qui est l'inverse du populisme, c'est-à-dire une doctrine européenne, modérée, dans une économie sociale de marché. Il faut utiliser les moyens techniques du populisme avec une idéologie qui est son exact opposé.
Emmanuel Macron, un "chat" ? Pour Alain Minc, Emmanuel Macron "a eu raison de ne pas baisser plus la dépense publique pour ne pas peser sur un redémarrage qui commençait de la croissance. (…) En s'attaquant au problème des collectivités locales à un prix politique élevé, il va sur le terrain principal." Dans le même temps, la France est repassée première au classement des pays ayant le plus fort taux de dépenses publiques dans l'OCDE. "Si simultanément nous devenons en même temps numéro un croissance européen, ça me gêne pas trop", affirme l'essayiste, pour qui Emmanuel Macron est un "chat" qui "corrige ses erreurs extrêmement vite" et "retombe sur ses pattes".
Il prédit par ailleurs un changement radical politique aux États-Unis en 2022 : "Après la présidence Trump, le balancier repartira à gauche. Un extrême pousse un balancier dans l'autre sens", explique-t-il.