Mélenchon prône des "convergences populaires" face à un mouvement social "jamais-vu"

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon défile le 1er mai à Marseille. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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avec AFP , modifié à
Devant plusieurs milliers de personnes, le leader de la France insoumise à appelé à une jonction entre le mouvement des "gilets jaunes" et la mobilisation syndicale.

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a estimé mercredi que la France se trouvait dans une "situation de jamais-vu" après 24 semaines de mouvement des "gilets jaunes", et que la "solution" passait par des "convergences populaires". 

"La jonction entre le mouvement ouvrier et le mouvement spontané"

"Jamais nous n'avons eu en France un mouvement social qui dure 24 semaines", a déclaré Jean-Luc Mélenchon à Marseille, avant le départ du cortège du 1er mai. "Ce qu'il y a de nouveau cette année, ce n'est pas la violence, c'est la jonction entre le mouvement ouvrier, traditionnel, syndical, et le mouvement spontané, insurrectionnel des 'gilets jaunes'. Jusqu'à quel point, dans quelles proportions, comme tout ça se mélange bien ou mal ? C'est ça la grande question politique dans laquelle est plongé notre pays", a-t-il poursuivi, aux côtés notamment de la tête de liste LFI pour les élections européennes, Manon Aubry.

Interrogé sur une possible convergence entre les "gilets jaunes" et le mouvement syndical et social traditionnel, Jean-Luc Mélenchon a dit "y croire très fort". "Je pense que c'est là la solution, ces convergences populaires qui sont plus importantes que les convergences d'appareils ou d'organisations." Le mouvement des "gilets jaunes" "ne s'arrêtera jamais", a poursuivi le député des Bouches-du-Rhône. "L'un des problèmes qu'on a, c'est que tous, on souhaiterait une issue qui permette aux gens de s'y retrouver : on ne peut pas imaginer que 24 semaines d'engagement se terminent par une déroute pour les 'gilets jaunes'." 

Une "rupture profonde entre ceux qui ont été humiliés et les puissants"

"Monsieur Macron est victime de la stratégie qu'il a employée, le pourrissement. Il comptait que les gens finissent par se fatiguer et rentrent à la maison, et ce n'est pas ça qui s'est passé", a souligné Jean-Luc Mélenchon. "C'est vrai, certains sont rentrés à la maison, mais d'autres se sont au contraire 'conscientisés', et renforcés dans leurs convictions." 

"La rupture est profonde dans notre pays entre ceux qui ont été humiliés, qui sont dans la difficulté pour mener leur vie et les importants et les puissants", a-t-il aussi estimé. "On ne fait pas un pays ensemble avec des gens qui se haïssent et qui se méprisent." Revenant sur les futures élections européennes, Manon Aubry a quant à elle estimé que l'enjeu était la "mobilisation". Il faut "faire en sorte qu'un maximum de gens aillent voter, et ne se disent pas que ça ne sert à rien l'Union européenne", a-t-elle assuré, appelant à "ne pas laisser Emmanuel Macron emporter la partie". Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées mercredi matin sur le Vieux-Port de Marseille avant le départ du défilé du 1er mai.