Des "injures inimaginables aujourd'hui". L'éditorialiste et grande voix d'Europe 1, Michèle Cotta, proche de Simone Veil, morte vendredi à l'âge de 89 ans, est revenue sur la violence des débats lors de la loi sur l'IVG à l'Assemblée nationale.
"Elle a tout donné pour que ce soit adopté". "On a vécu les injures avec Simone Veil, des injures inimaginables, dont on ne peut pas avoir idée maintenant. Je me souviens d'un député qui lui a dit qu'il ne comprenait pas comment, après avoir survécu à la Shoah, elle-même pouvait tuer des enfants", s'est remémorée la journaliste.
"Maintenant, on ne sait plus ce que c'est que cette violence. Je me rappelle que, sur l'autoroute, au moment où l'on bifurquait pour aller dans sa maison dans le Midi, il y avait écrit sur une pancarte ‘Simone Veil assassin’ en lettres de dix mètres de haut", a-t-elle poursuivi. "C'est un débat où je l'ai vu remonter à la tribune 100 fois de suite pour contrer les arguments, faire face à l'Assemblée... (...) Elle a tout donné pour que ce soit adopté".
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Une vie chargée d'histoire. Mais la vie de Simone Veil ne se résume pas simplement au combat pour le droit à l'avortement. "Au fond, elle représente à elle toute seule le 20ème siècle. Entre son arrestation à l'âge de 16 ans à Nice, les camps d’Auschwitz, et surtout la perte de toute sa famille... Malgré cela, elle a été la première à vouloir la réconciliation avec l'Allemagne. A ce moment-là, elle ne savait même pas où son père était mort. Elle avait la volonté que ça ne se repasse plus jamais, c'est ce qui explique son engagement européen", a rappelé Michèlle Cotta. "Et enfin pour les femmes, c'était important que quelqu'un comme elle, qui était magistrate, qui représentait d'une certaine façon la société bien-pensante, se soit mobilisée de cette façon là pour la loi sur l'avortement".