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Claudia Bertram et Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Tiffany Fillon , modifié à
Après deux mois de silence, Agnès Buzyn a annoncé mardi à ses colistiers qu'elle serait bien candidate au deuxième tour des municipales. Une annonce qui rebat les cartes dans la campagne à la mairie de Paris. 

Dix semaines après un premier tour qu'elle avait qualifié de "mascarade", avant de s'effacer de la scène politique, Agnès Buzyn a annoncé mardi, lors d'une visioconférence avec ses colistiers, qu'elle restait bien candidate pour le second tour des municipales. Elle s'est dit "pleinement engagée et pleinement déterminée" pour la course à la mairie de Paris. "Je suis bien candidate au 2e tour. Avec mon total engagement", a-t-elle dit à ses colistiers, après deux mois de silence. 

"J'ai mûrement réfléchi à la manière dont je pouvais mener cette campagne dans des circonstances exceptionnelles, politiques et personnelles. J'ai beaucoup travaillé sur le dispositif pour nous permettre d'y aller la tête haute, tenir, trouver les ressources en moi", a déclaré l'ancienne ministre de la Santé. Elle a assuré qu'elle aurait "l'occasion de (s)'expliquer sur les attaques" contre elle, après ses déclarations au journal Le Monde, où elle avait qualifié de "mascarade" la tenue le 15 mars du premier tour en pleine crise sanitaire. Arrivée troisième au premier tour des municipales avec 17,3 % des voix derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati, Agnès Buzyn n'avait jamais officiellement affirmé qu'elle mettait fin à sa campagne. 

Sous pression au sein de LREM

"Agnès a beaucoup hésité", reconnaît un participant à la visioconférence en off. "Beaucoup réfléchi", précise une autre. "Elle avait besoin d'y voir clair." Avant de prendre une décision également motivée par la pression sur ses épaules. Sur Europe 1 lundi, le patron de La République en marche (LREM), Stanislas Guerini, avait clairement dit qu'il comptait sur elle pour le 28 juin. Dans le parti, tous lui avaient expressément demandé d'y retourner. Elle n'a pas vraiment eu le choix et le parti non plus, d'après un cadre qui a estimé, au micro d'Europe 1, "qu'elle fera un moins bon score qu'au premier tour" mais "qu'au bout de la troisième tentative, on ne peut pas présenter un troisième candidat".

Mais Guillaume Poitoux, tête de liste dans le 11e arrondissement, est toujours resté convaincu de l'engagement d'Agnès Buzyn. "Je n'ai jamais eu un doute sur le fait qu'elle soit candidate, qu'elle porte nos valeurs progressistes, qu'elle porte l'action du gouvernement et qu'elle se défende sur sa propre action en tant que ministre auprès des médias dans les jours qui viennent", explique-t-il.

C'est d'ailleurs bien ce qui attend l'ancienne ministre. Une interview est prévue dans les prochains jours. "Elle affrontera toutes les questions", prévient-on dans son équipe. "On a évité un nouveau psychodrame", souffle, soulagée, une tête de liste. Une autre acquiesce : "Après l'affaire Benjamin Griveaux en février, on avait cramé la Saint Valentin. Là, on a réussi à sauver la fête des mères le 7 juin."