Après les inégalités homme-femme, Najat Vallaud-Belkacem s'attaque aux inégalités prof-instit. La ministre de l'Education nationale s'est déclarée favorable jeudi à "davantage d'équité" entre les indemnités des professeurs du primaire et ceux du secondaire. Elle n'a toutefois pas donné de calendrier pour augmenter l'indemnité des instituteurs.
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Un écart de salaire de 30%. A l'heure actuelle, tous les enseignants ne sont pas logés à la même enseigne, selon qu'ils enseignent en primaire, au collège, ou au lycée. Selon le rapport annuel de l'OCDE Regards sur l'éducation, publication de référence sur l'état de l'éducation dans le monde, un maître du primaire gagne 30 % de moins qu'un professeur de lycée.
Le salaire moyen net mensuel dans le primaire est en effet de 2.596 euros contre 3.389 dans le secondaire. Comment expliquer cette différence ? Par les heures supplémentaires, qui viennent gonfler la fiche de paye de la moitié des professeurs alors qu'elles sont quasi-inexistantes chez les instits.
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Et une prime qui ne réduit pas les écarts. Autre déconvenue pour les professeurs des écoles : leur prime est bien moins élevée que celle des professeurs du secondaire. Les instituteurs perçoivent en effet depuis 2013 une indemnité annuelle (ISAE) de 400 euros, créée sous l'ancien ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon. La prime des professeurs du secondaire varie, elle, entre 1.200 et 2.600 euros.
"Continuer à revaloriser cette indemnité". Et c'est sur cet écarts entre les indemnités que Najat Vallaud-Belkacem souhaite se pencher. "L'effort" de 400 euros "est un premier pas et nous souhaitons continuer à revaloriser cette indemnité", a expliqué la ministre de l'Education. "Dans quelques mois, nous aborderons la question du montant pour l'année prochaine et l'année qui vient", a-t-elle ajouté.
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Un vaste débat lancé il y a un an. Cette déclaration intervient dans le cadre de discussions lancées il y a un an avec les syndicats pour mieux définir les missions des différents personnels de l'Education nationale, soit un million de personnes. Aujourd'hui, les discussions se poursuivent pour les personnels sociaux et de santé, ainsi que pour les personnels d'orientation et psychologues de l'Education nationale, a indiqué Bernard Lejeune, directeur adjoint de cabinet chargé de ces discussions.
Les discussions sur les professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles, qui avaient provoqué un conflit social, n'ont "pas abouti à un résultat qui aurait été accepté par le plus grand nombre", a indiqué la ministre. "Ce point devra être travaillé dans les prochains mois". Une autre discussion est prévue sur les personnels de la formation continue.