Invitée mercredi d'Europe 1, la ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau a affirmé que la France "avait pris sa part" de demandeurs d'asile lors des arrivées à Valence puis Malte de l'Aquarius ou d'autres navires de migrants en Europe.
"L’été est un moment avec d’avantage de tentatives de traversées, donc on se doutait qu’il y aurait des sauvetages en mer, et on redoutait des difficultés avec l’Italie", a reconnu la ministre, tout en affirmant que ces difficultés ont pu être surmontées car "sur l'Aquarius, on a pu trouver une solution où un certain nombre de pays européens, y compris l'Italie, ont accepté de jouer la solidarité. La France a elle aussi pris toute sa part".
"Nous cherchons une solution pérenne". Regrettant que l'Italie conteste l'organisation européenne pour gérer ces crises, Nathalie Loiseau a réaffirmé que la gestion européenne fonctionnait "avec l’implication de tous les gouvernements, au cas par cas". "A chaque fois, quand l'Aquarius a accosté à Valence, quand d'autres navires ont accosté à Malte, ça a fonctionné et la France a pris sa part de demandeurs d'asile".
"Mais nous cherchons une solution pérenne. Nous cherchons à remettre en vigueur le droit de la mer pour que les malheureux qui traversent la Libye dans d'atroces conditions ou qui ont failli se noyer dans la Méditerranée n'attendent pas des jours avant de savoir où accoster", a-t-elle également déclaré.
Interrogée sur la possibilité pour la France d'accueillir dans un de ses ports un bateau comme l'Aquarius, elle a rappelé que le droit international de la mer impose d'"amener les gens dans le port sûr le plus proche" en cas de sauvetage, donc l'Espagne, l'Italie ou Malte. "Mais ça n'est pas parce que vous ouvrez votre port que tous les réfugiés ou tous les migrants qui sont sur le bateau vont rester chez vous".
"Que chacun prenne ses responsabilités". La ministre a aussi rappelé les décisions prises en juin lors du Conseil européen : "aider d'avantage les pays d'origine des migrants économiques, les pays de transit, renforcer nos frontières extérieures". "Tout ça c'est en cours et ça marche", a-t-elle vanté, "il y a 80% d'arrivées en moins en 2018 qu'en 2017". Mais, a-t-elle conclu, "il faut faire en sorte que chacun prenne ses responsabilités et accepte la solidarité avec les autres pays européens".