La chambre régionale des comptes de PACA a étrillé dans un rapport rendu public vendredi la gestion du maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, pointant la situation financière "préoccupante" de la cinquième ville de France. Au cours de la période étudiée, de 2008 à 2014, le rapport s'alarme de la fonte de la marge de manœuvre budgétaire de la commune, étranglée par la baisse des dotations de l'Etat, le coût des investissements, notamment le nouveau stade, et la progression de la dette : celle-ci est passé de 367 millions d'euros à plus de 500 millions d'euros fin 2014.
Cela risque d'empirer. Malgré les réductions d'effectifs, et les mutualisations avec la métropole, la masse salariale reste un motif de préoccupation pour la chambre régionale des comptes. Et l'augmentation des impôts, jusqu'en 2009, "n'a pas permis à la commune de maintenir une situation financière saine". La situation financière de la ville risque d'empirer encore jusqu'en 2020, de plus en plus de ressources financières devant être consacrées à éponger les dettes passées.
Plusieurs irrégularités. L'institution de contrôle financier pointe notamment "plusieurs irrégularités" s'agissant de la gestion des ressources humaines. "La commune, qui procède au paiement d'heures supplémentaires aux agents, n'est nullement en mesure de vérifier le temps de travail réellement effectué par les agents", pointe-t-elle. "De nombreuses primes anciennes ne reposent sur aucun fondement légal", ajoutent les auteurs du rapport, citant une "prime de vacances", une "prime de théâtre" ou "une prime de départ en retraite" qui sont versées "en toute irrégularité".
De même, "la commune accorde aux agents qui partent en retraite, un "congé libérable" de deux mois pour leur "permettre (...) de prendre conscience de leur nouveau statut de futur retraité", un temps pendant lesquels les agents n'occupent par de poste et qui coûte à la ville "l'équivalent de plus de 20 emplois à temps plein".
L'Opéra pointé du doigt. La chambre épingle également la gestion de l'Opéra municipal, "dont le budget annuel est de l'ordre de 22 millions d'euros, soit un montant représentant l'équivalent des dépenses de fonctionnement totales d'une commune de 10 000 à 15 000 habitants des Alpes-Maritimes".
La Ville s'engage à contrôles le temps de travail. Dans sa réponse, annexée au rapport, la ville "considère que sa situation financière n'est pas préoccupante", pointant l'effet délétère des baisses de dotations financières décidées par le gouvernement. Elle s'est engagée à corriger certains points soulignés par la Cour, par exemple sur le contrôle du temps de travail.