Jean-Luc Mélenchon continue de capitaliser à gauche. Sa marche des Insoumis a rassemblé près de 10.000 personnes dimanche, il talonne François Hollande dans les sondages et il est convaincu désormais qu’il peut le devancer. Sa seule crainte, c’est qu’un autre candidat entre dans la course, un candidat écologiste. Sa bête noire s'appelle Nicolas Hulot.
Le rassembleur de la gauche anti-Hollande. Avec 42% de côte de sympathie, selon un récent sondage Odoxa, ce qui le place devant Alain Juppé, l'ancien animateur de télévision est une menace de taille. Non seulement, il lie crise écologique et pauvreté dans le cocktail explosif qui menace notre société, mais il rassemble la gauche, toute la gauche : Cécile Duflot et une partie des Verts, certains socialistes, tels que Benoît Hamon, et même des communistes. Le PCF a donné des consignes à ses maires pour les fameux parrainages à la présidentielle. Choix numéro 1 : Pierre Laurent le secrétaire national du parti, choix numéro 2 : Nicolas Hulot, devant Arnaud Montebourg, et en dernier lieu Jean-Luc Mélenchon. Même Olivier Besancenot pourrait se laisser séduire si Nicolas Hulot se lançait.
Mais l’intéressé réfléchit et se donne jusqu’à décembre pour décider. En attendant, la petite équipe autour de lui se structure pour commencer la collecte des parrainages au cas où.
Séduction. Pour autant, Nicolas Hulot n’est pas une cible pour Jean-Luc Mélenchon qui ne tarit pas d’éloges sur lui. "C’est un homme pour qui j’ai de l’estime, il ferait du bien au champ politique. Quoi qu’il fasse, je ne le critiquerai pas", jure-t-il. Un très joli numéro de séduction, doublé d’un discours ultra écologiste : dimanche, place Stalingrad à Paris, Jean-Luc Mélenchon a consacré près d’un tiers de son propos à l’écologie. Il reprend toute la thématique développée en 2009 dans le film alarmiste de Nicolas Hulot, Le syndrome du Titanic, soit la combinaison des crises écologique, économique, sociale et culturelle. Jean-Luc Mélenchon va tellement loin dans l’écologie qu’il prône désormais une alimentation sans "protéines carnées", c’est-à-dire sans viande.
Le cauchemar de François Hollande. Pourquoi le rouge se verdit à ce point tout en jetant des fleurs à Hulot ? Parce qu’il rêve qu’Hulot le rejoigne et le soutienne. Nicolas Hulot avait voté Mélenchon en 2012, parce qu’il était le seul, selon lui, à articuler régulation de la finance et planification écologique. Le ticket Mélenchon-Hulot pourrait donc bien devenir le cauchemar de François Hollande.