Nicolas Sarkozy se démultiplie sur le terrain et dans les médias depuis plusieurs semaines et cette stratégie commence à porter ses fruits. Pour la première fois, les sondages marquent sa forte progression auprès des électeurs de droite. Il gagne sept points dans la dernière étude Ipsos et 10 points dans le dernier sondage BVA publié dimanche 29 mai, il s'agit de sa plus forte progression auprès des sympathisants les Républicains.
Au dessus des primaires de la droite. Certes, Nicolas Sarkozy reste distancé par Alain Juppé, mais l’écart se resserre car ce dernier baisse dans les sondages. La dynamique en ce moment est dans le camp du président du parti Les Républicains : on l'a vu galvaniser les foules à la Réunion, attaquant du matin au soir une seule et unique cible : François Hollande. En effet, l’ancien chef de l’état enjambe littéralement la primaire de la droite, pour se concentrer sur le match retour de 2012. Tandis que ses concurrents, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Lemaire ou NKM se partagent l’anti-sarkozysme dans leur meeting et interventions publiques, Nicolas Sarkozy, lui, ne leur répond jamais. Stratégie oblige : une fois qu’il aura terrassé tout ce beau monde à la primaire et qu’il sera face à François Hollande, il aura besoin que tous ses anciens concurrents à droite se rangent derrière lui.
Le Donal Trump français. Certes, l'ancien Président de le République suscite toujours un vrai rejet chez les électeurs, mais sa campagne est comparable à celle d'un Donald Trump. Comme le candidat américain, il est 'bashé" dans les médias, plombé dans les sondages, ignoré voire dénigré par certains leaders d’opinion. Et tout comme le milliardaire new-yorkais, ce phénomène pourrait jouer en sa faveur. En effet, Nicolas Sarkozy va chercher les ressorts de sa popularité frémissante dans ses déplacements en province, loin des élites. Il se rend par exemple dans des librairies de centres commerciaux de zone industrielles ou encore chez les producteurs de cannes à sucre à la Réunion. Il fait campagne sur une fibre très populaire, au sens premier : proche du peuple. C'est ce positionnement et cet électorat qui l'avaient fait gagner en 2007.
Populaire chez les jeunes. Nicolas Sarkozy a une autre carte à jouer : il parvient à séduire les les jeunes. Dans le dernier sondage IFOP de cette semaine sur la primaire des Républicains, il très largement en tête avec 40% d’intention de vote chez les 18/24 ans contre 20% pour Alain Juppé. Cette popularité rappelle la campagne de Chirac en 1995 face à Edouard Balladur, longtemps favori, mais débordé par la dynamique de fin de campagne de Jacques Chirac, porté par les jeunes électeurs RPR.
Enfin le contexte actuel sert aussi Nicolas Sarkozy. Le besoin d’autorité, son principal marqueur politique, revient dans le débat public.