Le gouvernement envisage la création d'une "quinzaine" de prisons ouvertes, destinées aux détenus en fin de peine, au cours du quinquennat, a déclaré la garde des Sceaux Nicole Belloubet mercredi à l'Assemblée nationale.
"Dans ce type d'établissement que nous souhaiterions pouvoir développer au cours de ce quinquennat, sans doute autour d'une quinzaine d'établissements, des établissements qui devraient pouvoir accueillir une centaine de détenus (...) le suivi des détenus sera singulier, leur relation avec leur environnement familial sera favorisé pour une meilleure réinsertion et surtout nous pourrons y développer de véritables activités de travail", a déclaré la ministre de la Justice.
Des prisons sans murs d'enceintes. Nicole Belloubet répondait à une question sur la possibilité de recourir à ces "prisons ouvertes", des établissements sans murs d'enceinte qui favorisent la réinsertion et où violence est bien moindre que dans d'autres prisons, comme c'est le notamment le cas en Norvège. La seule "prison ouverte" française est celle de Casabianda, en Corse, où 85 des 124 détenus, en majorité des délinquants sexuels, travaillent sur un domaine agricole de 1.500 hectares et sont rémunérés, comme le veut la loi, à hauteur de 45% du salaire minimum horaire.
"Nous avons aussi besoin de quartiers de préparation à la sortie". Au lendemain de la présentation par le président Emmanuel Macron d'une "nouvelle politique de la peine", la ministre a affirmé que "les sanctions n'auront d'efficacité que si elles empêchent réellement la récidive". "Et pour cela, il faut bien admettre que nous avons besoin de conditions de détention qui sont adaptées aux sanctions qui ont été prononcées", a-t-elle poursuivi. "Oui, nous avons besoin de maisons d'arrêt à sécurité renforcée. Oui, nous avons besoin de centres de détention pour des peines longues. Oui, nous avons aussi besoin de quartiers de préparation à la sortie pour des détenus qui sont en fin de peine et qui ont besoin de se réinsérer", a-t-elle énuméré. "Et oui, nous avons besoin de prisons à sécurité adaptée sur le modèle des prisons ouvertes que vous avez évoquées (...)", a-t-elle conclu.
"Oui, nous avons besoin de prisons à sécurité adaptée, sur le modèle des prisons ouvertes", dit @NBelloubet. Elle évoque une "quinzaine d'établissements", qui pourraient accueillir chacun "une centaine de détenus" afin de préparer leur réinsertion.#QAG#DirectANpic.twitter.com/Ki8IsITdWm
— LCP (@LCP) 7 mars 2018
Nicole Belloubet doit présenter en avril une proposition de loi pénale et une loi de programmation de la Justice, qui comprendra un volet immobilier pénitentiaire. Mardi, Emmanuel Macron a revu à la baisse le nombre de places de prison supplémentaires promises, passant de de 15.000 à 7.000 au cours de ce quinquennat.