"Tant mieux pour l’Europe, tant pis pour les Britanniques". L'ancienne présidente du Parlement européen Nicole Fontaine a estimé, sur Europe 1 vendredi matin, qu'une sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne ne serait finalement pas une si mauvaise idée.
Un "nouveau départ". "Je le dis naturellement, sans hostilité à l’égard des Britanniques, mais je pense que ce serait un choc salutaire, la chance d’une clarification, la chance d’avancer dans des domaines où les citoyens attendaient l’Europe", a déclaré l'ancienne députée européenne, citant en exemples l'harmonisation fiscale, la politique sociale et la politique extérieure commune. Mais pas de nouveau départ sans "volonté politique". Nicole Fontaine "rêve qu’il y ait l’appel du 23 juin (date du référendum britannique sur le "Brexit", ndlr) porté par Angela Merkel, François Hollande, Matteo Renzi et d’autres, pour dire 'non, ça n’est pas la fin de l’Europe ! Nous allons mettre en place un nouveau chantier'".
Des conséquences économiques "imprévisibles". Pour l'heure, la grande majorité des dirigeants européens se sont dits défavorables à une sortie du Royaume-Uni de l'UE. David Cameron lui-même ne cesse d'agiter les menaces qui pèseraient sur ses concitoyens en cas de "Brexit" : moins de croissance, plus d'impôts, hausse considérable des droits de douane, etc. S'il y aura "de fortes turbulences", "les conséquences économiques sont aujourd'hui imprévisibles", selon Nicole Fontaine.
Un hommage à Jo Cox. Nicole Fontaine a par ailleurs exprimé son émotion, au lendemain de la mort de la pro-Europe Jo Cox, tuée par balles en pleine rue. "J’ai été bouleversée par la mort tragique de cette femme politique, courageuse, engagée", a-t-elle déclaré. "C'est aussi nos valeurs de liberté et de démocratie qui ont été atteintes". La campagne menée par les pro et les anti "Brexit" est, depuis plusieurs semaines, une bataille acharnée, parfois violente verbalement. Pour l'ancienne présidente du Parlement européenne, "on devrait être, partout en Europe, plus attentifs qu’on ne l’est à cette banalisation des violences verbales".