Les réactions et les condamnations, notamment politiques, continuent à se multiplier après qu’un restaurateur de Seine-Saint-Denis a refusé samedi de servir deux femmes musulmanes voilées. "Il faut dire clairement et une fois pour toutes ce qui est interdit et ce qui ne l’est pas, et garantir la liberté de ce qui ne l’est pas", a déclaré à ce sujet Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée lundi de la matinale d’Europe 1, et fustigeant notamment l’atmosphère qui s’est installée avec la polémique autour du burkini.
Pas de loi sur le burkini. "La loi sur le burkini, je ne crois pas que ce soit la direction", a estimé NKM, alors même que de nombreux membres de sa famille politique appellent à légiférer en la matière. "Le burkini n’est guère qu’une manifestation du problème. Si on en vient à faire des lois sur chaque manifestation du problème, tous les trois mois, il va y avoir une nouvelle polémique qui va s’ouvrir", a-t-elle déclaré.
Interdire le salafisme. "La source du problème, c’est la diffusion d’une idéologie radicale, d’une idéologie politico-religieuse", analyse la députée de l’Essonne qui a déposé une proposition de loi visant à interdire la pratique du salafisme en France. "Ce que je propose, c’est une politique qui marche sur deux piliers. D’un côté on interdit, on met hors la loi cette idéologie, on se donne les moyens de combattre le prédicateur qui pratique les prédications subversives qui sont à l’encontre des valeurs de la République, et de retirer d’Internet les contenus qui développent cette prédication. Et de l’autre côté, on se donne les moyens de développer véritablement un islam de France", développe-t-elle.
Taxer le halal ? Alors que Bernard Cazeneuve détaille dans un long entretien au quotidien La Croix son plan pour la refondation d’un islam de France, articulé principalement autour de la Fondation pour l’islam de France et de la mise en place d’une association cultuelle, NKM a estimé qu’en la matière le nerf de la guerre restait l’argent. "Il n’y a pas d’argent. Il ne suffit pas de consulter [des représentants du culte musulman, ndlr], il y a une question qui se pose, il faut y répondre", estime l’élue qui plaide pour une "redevance sur le halal", afin de stopper les financements étrangers quand Bernard Cazeneuve évoque lui "une contribution volontaire et négociée" des acteurs de la filière.