Dans son dernier ouvrage, Les cloches sonneront-elles encore demain ?, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), s'inquiète d'une "islamisation" de la France. L’ancien eurodéputé y dénonce un islam hégémonique et ce qu’il considère comme la complaisance des responsables politiques à l'égard de cette menace. Dans cet essai, paru le 12 octobre chez Albin Michel, le souverainiste met aussi en garde contre un risque de guerre civile.
"Double allégeance". "Si j’ai écrit ce livre c’est parce que […] il y a des gens dans l’appareil d’Etat et les services de renseignement qui n’en peuvent plus de ne pas être écoutés", a assuré Philippe de Villiers, invité lundi du Club de la Presse d’Europe 1. Il dénonce notamment la politique étrangère française, déterminée selon lui par une "double allégeance", "à l’Amérique qui nous entraîne dans toutes ses aventures avec l’OTAN, et l’allégeance à l’Arabie saoudite et au Qatar puisque nous sommes devenus les alliés des semenciers du djihad", estime Philippe de Villiers, qui ajoute : "c’est l’Arabie Saoudite qui finance et soutient le salafisme, pendant que le Qatar installe, soutient et finance les Frères musulmans".
Faire de la France une puissance d'équilibre. Pour l’ancien conseiller général de la Vendée, "la vocation de la France" sur le plan international est "d’être une puissance d’équilibre". "On n’est ni pour les sunnites, ni pour les chiites, on essaye de préserver les Etats nations […] plutôt que de céder à la tentation américaine du remodelage du Moyen Orient sur des bases ethniques et religieuses qui vont mettre le feu". "Je demande que la politique de la France dénonce l’adversaire", interpelle Philippe de Villiers. "L’adversaire, c’est l’islam conquérant, c’est beaucoup plus que Daech", assure-t-il. "Le Coran dit ceci : l’humanité entière doit se soumettre à l’islam – islam ça veut dire ‘soumis’".
Schengen et la protection des Français. "Les hommes politiques ont du sang sur les mains", affirme encore Philippe de Villiers qui dénonce ce qu'il estime être la complaisance des élites vis à vis de la menace islamiste. "Nos hommes politiques ont démantelé les frontières. Je me souviens de Pierre Joxe dire à François Mitterrand : c’est une folie. Et puis, il y a eu le Bataclan. On avait dit : il va y avoir des djihadistes parmi les réfugiés, et on avait répondu : c’est une rigolade ! Et c’est ce qui s’est passé au Stade de France. En d’autres termes, on continue de préférer une idéologie : c’est-à-dire Schengen, à la protection des Français".
Un second édit de Nantes ? D'avantage encore, le patron du MPF estime que les responsables politique pourraient être contraints, pour mettre fin à la menace islamique sur le territoire national, d’accepter une partition du pays avec certains musulmans. "Selon les services de renseignement, la classe politique se prépare, en tous cas, une partie d’entre-elle, à signer le jour venu un nouvel édit de Nantes, au terme duquel il y aura une grande concession du territoire national où il y aura des bouts de France qui seront soumis à la charia", assure Philippe de Villiers qui en veut pour preuve les propos rapportés du chef de l’Etat dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Un président ne devrait pas dire ça : "Comment peut-on éviter la partition, car c’est quand même cela qui est en train de se produire".