Mis en ligne le 26 octobre, ce clip continue de susciter de très nombreuses réactions. La vidéo commandée par le gouvernement, et diffusée sur Internet, pour inciter les électeurs français à aller voter aux élections européennes est devenue la cible des critiques d'une très large part de la classe politique, qui dénonce un outil de propagande
"Europe, union ou division ?" Une musique anxiogène et des questions écrites comme "immigration, maîtriser ou subir ? ", "climat, agir ou ignorer ?", le tout sur des images montrant plusieurs leaders européens, comme Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien, issu de l'extrême droite, ou encore le Premier ministre hongrois Viktor Orban, tous deux chantres du nationalisme en Europe. En trente secondes, le ton est donné, et le message semble on ne peut plus clair : dénoncer la menace populiste qui pèse sur l'Europe. "Europe, union ou division ?", interroge encore ce clip, qui s'achève par un appel aux Français à voter le 26 mai prochain.
Un clip "populiste et orienté". Matteo Salvini s'est aussitôt plaint d'être utilisé comme "un épouvantail". En France, Thierry Mariani, ancien ministre sarkozyste, dénonce une "propagande". Plusieurs socialistes fustigent également un clip "populiste et orienté", quand l'ancien candidat à la présidentielle, Benoît Hamon, en appelle au CSA pour retirer la vidéo. Une requête qui n’a cependant aucune chance d’aboutir puisque le clip n’est pas diffusé à la télévision mais sur les réseaux sociaux.
Une vidéo en forme d'électrochoc. Du côté du gouvernement, on rejette la polémique mais on semble satisfait par ce buzz. "L'objectif de la vidéo est de susciter de l'engagement", affirme le porte-parole du gouvernement. "Quel que soit leur vote, il faut que les Français se mobilisent. Le clip est là pour faire réagir. Il faut préparer les esprits au scrutin de mai prochain", explique-t-on encore en haut lieu. En coulisses, on assure que la vidéo respecte scrupuleusement le code électoral. "Aucune image ne fait la promotion du président ni de ses réformes", plaide un responsable.
L'avenir de l'Europe menacé ? Selon des informations d'Europe 1, une image d'Angela Merkel a même été retirée du montage pour ne pas avoir l’air de plaider pour le camp du président français. Mais un conseiller va plus loin : "Il ne faut pas être maso. On ne va pas dire que toutes les politiques se valent en Europe. Orban pose problème sur la liberté de la presse, les minorités, les homosexuels ou les migrants. Il faut que les Français aient conscience de ce que l'Europe peut devenir", alerte-t-il.
Le débat est lancé, et bien lancé puisque la vidéo a déjà généré plus de trois millions de vues.