En visite à Ouagadougou, Emmanuel Macron a tenté de rompre mardi avec le discours traditionnel de la "Françafrique". Il a notamment appelé un parterre d'étudiants à prendre en main leur destin, et à rompre avec "une approche bêtement post-coloniale ou post-impérialiste". Mais pour Nicolas Dupont-Aignan, l'un de ses adversaires à la présidentielle, le comportement du chef de l'Etat était "à la limité du racisme" à l'égard des Burkinabé et en particulier de leur président, Roch Marc Christian Kaboré.
L'"arrogance" du président français.Invité de la matinale d'Europe 1, Nicolas Dupont-Aignan a commencé par saluer l'initiative d'une tournée africaine. "Il y a des paroles du président qui m'ont paru sages et que j'aurais partagées", reconnaît-il avant de fustiger néanmoins l'attitude d'Emmanuel Macron en marge de son allocution à l'université de Ouagadougou. "Si un homme de droite, le président Sarkozy ou Donald Trump, s'était comporté comme Emmanuel Macron au Burkina Faso, toute la presse en parlerait ce matin. Il a été d'une arrogance, d'une violence à l'égard des autorités du Burkina Faso à la limite du racisme", estime au micro de Patrick Cohen le fondateur de Debout la France.
"Reste là". Pour rappel, Emmanuel Macron a été interrogé mardi par une étudiante sur l'approvisionnement en électricité de l'université de Ouagadougou, et le fonctionnement de la climatisation, alors qu'une nouvelle centrale électrique doit être inaugurée. "Vous m'avez interrogé comme si j'étais le Président du Burkina Faso ! Interrogez-vous sur le sous-jacent psychologique qu'il y a derrière votre interpellation et l'enthousiasme que ça a créé. Quelque part, vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso. C'est le travail du président", a réagi le chef de l'Etat, sous les applaudissements, alors qu'au même moment, le président burkinabé s'éclipsait. Et Emmanuel Macron de l'interpeller, sur le ton de la plaisanterie et en le tutoyant : "Du coup, il s'en va. Reste là ! Du coup, il est parti réparer la climatisation".
Burkina Faso: Macron renvoie les étudiants vers leur président pour les coupures d'électricité pic.twitter.com/K1pFYXcL8k
— BFMTV (@BFMTV) 28 novembre 2017
D'après l'un de ses proches conseillers, le président burkinabé n'est pas allé "réparer la clim", mais juste satisfaire un besoin pressant, comme l'a également souligné une journaliste présent sur place...
Pour rassurer ceux qui n'ont pas eu la bonne information.
— Thierry HOT (@Hotthierry1) 28 novembre 2017
Pendant le discours de @EmmanuelMacron , le Président Kaboré s'était éclipsé juste pour une petite pause technique avant de revenir dans l'amphi.
Même pas.... On est plein de journalistes sur place. Vous voulez pas demander au lieu d’interpréter? Selon son entourage, le président Kaboré, qui est un être humain, a fait... une pause technique. https://t.co/eO0F7cFYld
— Ava Djamshidi (@AvaDjamshidi) 28 novembre 2017
"Faire de la démagogie contre le président du Burkiano Faso et lui demander avec un ton méprisant d'aller réparer la clim', si un homme de droite ou Donald Trump avait fait ça, qu'est-ce que l'on aurait entendu ! Et on aurait eu raison", déplore Nicolas Dupont Aignan. "C'est dommage, c'est un grand gâchis. L'idée de départ de cette tournée était bonne, mais de grâce, que l'on soit sur le fond".