Pourquoi la CGT fait-elle l'impasse, samedi, sur les manifestations des "gilets jaunes" ? Le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, a expliqué son choix le matin même sur Europe 1. "La colère est légitime, cela fait plusieurs mois qu'on le dit", a-t-il rappelé. Mais il refuse de "se mélanger avec certains qui ont de mauvaises intentions". Le syndicaliste dénonce en effet "des récupérations, qui sont pour le moins mauvaises pour le monde du travail".
Récupérations politiques et économiques. Ces récupérations sont bien sûr politiques. "Je pense notamment au Rassemblement national", a souligné Philippe Martinez, alors que Marine Le Pen a soutenu le mouvement depuis le début. Mais le leader syndical fustige aussi l'intrusion des "grands patrons qui ont une certaine idée de la suppression des taxes", et pour lesquels se battre contre la taxation du pétrole va avec une lutte contre les cotisations patronales. "Dans certains endroits, ils vont fermer leurs magasins et ouvrir leurs parkings pour que les "gilets jaunes" puissent aisément bloquer", rappelle Philippe Martinez. "On ne mélange pas les genres."