C’est une tradition : à l'issue de la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron, dimanche, 21 coups de canon seront tirés depuis l’esplanade des Invalides, à quelques centaines de mètres de l'Élysée. Mais au fait, pourquoi 21 et pas un de plus ?
101 au départ… Cette pratique trouve ses origines dans l'Ancien Régime. Sous la monarchie, 101 coups de canon étaient en effet tirés pour annoncer la mort du roi et l'intronisation de son successeur. Et ce n'est qu'en 1958, au commencement de la Vème République, que les 101 coups royalistes sont transformés en 21 coups républicains.
… Puis 7… Le choix du nombre ne doit rien au hasard. Il remonte en réalité au 14ème siècle, en souvenir des sept coups de canon qu'on avait l'habitude de tirer en mer. Comment les sept coups de canon ont-ils pu se transformer en 21 ? Doucement, on y vient. À l'époque, le chiffre 7 revêtait une symbolique religieuse : dans la tradition judéo-chrétienne, Dieu a créé le monde en sept jours.
… et enfin 21. Et puis, petit à petit, les techniques de l'armée de terre évoluent. Les artilleries, ayant une plus grande réserve de poudre à canon, peuvent ainsi se permettre de tirer trois coups pour chaque boulet tiré en mer. 7 x 3 = 21 : le compte est bon. Ce rite s'impose peu à peu chez les militaires avant, donc, de s'étendre aux grands événements civils.
Ce protocole n'est d'ailleurs pas réservé à la France. Vingt-et-un coups de canon sont également tirés lors de l'investiture du président américain, du jubilé de la reine d'Angleterre, ou, dans les monarchies scandinaves, pour saluer une naissance dans la famille royale.