Présidentielle : Roussel met en garde Macron contre l'abstention au premier tour

Fabien Roussel
Fabien Roussel a mis en garde vendredi Emmanuel Macron contre le risque qu'une campagne a minima n'aboutisse à une forte abstention au premier tour. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a mis en garde vendredi Emmanuel Macron contre le risque qu'une campagne a minima n'aboutisse à une forte abstention au premier tour et une faible légitimité en cas de réélection au second.

Le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a mis en garde vendredi Emmanuel Macron contre le risque qu'une campagne a minima n'aboutisse à une forte abstention au premier tour et une faible légitimité en cas de réélection au second.

Quelle légitimité ? 

Au lendemain de la présentation par le président candidat de son programme, Fabien Roussel a jugé sur franceinfo que "cinq ans de présidence de la République ne peuvent pas être résumés en quatre heures de conférence de presse". Avec un tel "mépris de la démocratie (...), il ne faudra pas venir pleurer le soir du premier tour si on voit qu'il y a un taux élevé d'abstention".

Interrogé pour savoir s'il était d'accord avec le président LR du Sénat Gérard Larcher qui a interrogé la "légitimité" d'un chef de l'État qui serait élu sans campagne, Fabien Roussel a répondu par l'affirmative.

"Un candidat à l'élection présidentielle qui ne participe pas aux débats, qui se contente d'une conférence de presse, qui ne fait même pas de débat avec les Français, qui ferait - j'entends dire - un seul meeting, quelle légitimité si demain il était élu ?", a-t-il demandé.

Un profond mépris

Après une rencontre publique avec des Français le 7 mars à Poissy et sa conférence de presse jeudi, Emmanuel Macron est en déplacement de campagne vendredi à Pau, mais devrait ensuite continuer à se faire rare, avec pour l'instant un seul meeting en vue, le 2 avril à Paris.

Fabien Roussel a également dénoncé la proposition d'Emmanuel Macron de conditionner le RSA à 15 à 20 heures d'activité hebdomadaire : les bénéficiaires "travailleront pour sept euros de l'heure, même pas le niveau du Smic". "Ce n'est pas de la dignité, c'est un profond mépris de ce qu'est le travail", a estimé Fabien Roussel.

Quant aux enseignants, pour lesquels Emmanuel Macron a lié l'"augmentation des rémunérations" à "la définition de nouvelles missions", le candidat communiste a trouvé le propos "particulièrement scandaleux", revenant à leur dire "en substance 'vous êtes une bande de fainéants'".

Il a prédit une "casse de l'école, pilier de notre République", qui "incitera les parents à mettre les enfants dans des écoles privées". Fabien Roussel a rappelé sa proposition en matière d'éducation : augmenter le temps d'enseignement du primaire au lycée (sans augmentation du temps de travail des enseignants dont le nombre serait porté à 90.000) et réduire le nombre d'élèves par classe à 20-25 maximum.