Présidentielle : l'UDI excommunie l'Alliance centriste pour son ralliement à Emmanuel Macron

Philippe Folliot Alliance centriste
Le président de l'Alliance centriste déplore une décision "illégale". © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
avec Reuters
L'UDI a exclu samedi sa composante "l'Alliance centriste" après que celle-ci, via la voix de son président, a décidé de soutenir Emmanuel Macron à la présidentielle.

L'Union des démocrates et indépendants (UDI) a exclu samedi une de ses composantes, l'Alliance centriste (AC), qui a décidé il y a une semaine de soutenir Emmanuel Macron à l'élection présidentielle. Le Conseil national de l'UDI a adopté samedi matin l'accord électoral conclu avec Les Républicains (LR), parti du candidat de la droite François Fillon. Selon un responsable du parti centriste, il n'y a eu que neuf abstentions et 10 votes contre cet accord, qui octroie à l'UDI plusieurs dizaines de circonscriptions pour les élections législatives de juin prochain.

Les membres ont le choix. Selon l'ancien président de l'Alliance centriste, Jean Arthuis, qui a rejoint le mouvement En Marche ! d'Emmanuel Macron fin 2016, la décision d'exclure l'AC a été prise par le bureau exécutif de l'UDI juste avant le Conseil national. Cette décision, publiée sur Twitter par l'actuel président de l'AC, Philippe Folliot, "prend acte du fait que l'Alliance centriste (...) n'est plus membre de l'UDI". Cette motion précise cependant qu'un courrier sera adressé aux membres de l'AC afin qu'ils "fassent connaître leur souhait ou non de quitter ce mouvement et de rester membres de l'UDI". Philippe Folliot qualifie d'"illégale" cette motion et de "pitoyable" la "politique d'exclusion" du président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde.

De son côté, Jean-Christophe Lagarde a refusé de parler d'exclusion, indiquant que l'UDI a "pris acte" du départ du parti Alliance centriste, a-t-il dit à la presse à l'issue du Conseil national samedi matin. LR a par ailleurs retiré l'investiture à Philippe Folliot pour les prochaines législatives.

"L'UDI optera pour Macron au second tour". La décision de l'UDI est "pathétique", a renchéri Jean Arthuis dans une déclaration à Reuters. Pour l'ancien ministre centriste, elle est "d'autant plus grotesque que l'UDI optera pour Emmanuel Macron au soir du premier tour". Il estime que la "grande majorité" du millier de militants et d'élus d'AC a rejoint En Marche ! et que les seuls qui resteront à l'UDI sont ceux qui craignent pour leur investiture pour les législatives. Les sondages prédisent un duel Macron-Le Pen au second tour de la présidentielle, et la victoire du candidat d'En Marche ! sur la présidente du Front national. La campagne de François Fillon s'est enlisée dans les révélations à répétition sur son train de vie et des emplois présumés fictifs au profit de sa famille, qui lui valent une mise en examen.

 

Soutien à Fillon : l'UDI appelle ses troupes à "garder le cap"
Allié de LR, l'UDI a appelé samedi ses troupes à "garder le cap" et à "tenir bon" dans le soutien au candidat Fillon pour se rendre "incontournables" dans "la majorité", "l'opposition" ou "peut-être la recomposition" alors que beaucoup de centristes sont tentés par Macron. Lors du Conseil national, Jean-Christophe Lagarde a loué "la solidité" de sa formation qui rassemble plusieurs partis centristes (Parti radical, Les Centristes ex-Nouveau Centre, la Fed...).