Emmanuel Macron a renvoyé vendredi soir dos-à-dos l'identité "haineuse" défendue selon lui par la droite et l'extrême droite et le "multiculturalisme" prêté à une partie de la gauche. Le candidat d'En Marche ! à l'élection présidentielle s'exprimait lors d'un meeting consacré à la défense de la culture française, à Reims, ville symbole de l'histoire de France, dans la Marne.
Accompagné pour la première fois par François Bayrou. Emmanuel Macron était accompagné pour la première fois dans la campagne par le président du MoDem, François Bayrou, avec qui il a scellé en février une alliance, et par l'ancien ministre de la Culture du président Jacques Chirac Jean-Jacques Aillagon. "Je refuse le choix binaire dans lequel on veut nous enfermer", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie, qui talonne la présidente du Front national, Marine Le Pen, en tête des sondages sur les intentions de vote, et a creusé l'écart avec le candidat de la droite, François Fillon.
Critiques contre la gauche... Il a attaqué ceux qui, à gauche, renient l'histoire de France, cèdent aux "tentations du communautarisme" et estiment que les cultures "n'ont pas vocation à se confondre". "Ils trahissent ce qu'est le fil rouge de notre histoire millénaire, le fait que le peuple français (...) nourri de ces cultures a voulu façonner une unité profonde", a-t-il dit. Ce multiculturalisme "nourrit le communautarisme parce qu'il nourrit dans la République des ghettos", a insisté Emmanuel Macron.
...et contre le FN. Il a cependant réservé ses flèches les plus acérées à la droite et l'extrême droite, qui, a-t-il accusé, "défendent une France rabougrie". Les tenants de cette idéologie, notamment à droite, "ont bâti leur influence il y a maintenant dix ans sous l'égide d'un inquiétant maître à penser, amateur de Charles Maurras et ennemi de toute modernité", a-t-il déclaré. Il faisait allusion au conseiller de Nicolas Sarkozy Patrick Buisson, considéré comme l'homme qui a convaincu l'ancien chef de l'Etat d'adopter un discours très à droite pour tenter d'attirer l'électorat du FN.