Après le psychodrame du 49-3, place à l'apaisement... et à la négociation. Comme ils le souhaitaient, les "frondeurs" du Parti socialiste vont être reçus mercredi soir à l'Elysée. Ils seront une dizaine autour d’Henri Emmanuelli, député PS des Landes et figure de l'aile gauche, qui a obtenu ce rendez-vous lors d'un déjeuner il y a quelques jours avec François Hollande.
Le message est rôdé. Mardi matin, en réunion, les frondeurs ont préparé leurs arguments. Ils veulent montrer le sérieux de leur démarche et surtout leur détermination. Oui, ils sont prêts à prendre le large, à créer un groupe à l'Assemblée nationale, à répondre aux œillades de Cécile Duflot sur la création éventuelle d'une nouvelle formation politique, s'il n'y a pas de concession sur la politique du gouvernement. C'est en tout cas le message qu'ils comptent faire passer à François Hollande.
Charge au chef de l'Etat de trouver le bon équilibre dans son discours vis-à-vis de l’Europe, d'avoir les mots justes sur la réforme des seuils sociaux actuellement en discussion, ou encore d'infléchir la ligne lors de la deuxième lecture de la loi Macron.
En échange, les frondeurs négocieraient-ils des portefeuilles ministériels ? Ils jurent que non. Vendredi dernier, l'un d'entre eux, le député Jean-Marc Germain, s'était pourtant dit "prêt" à entrer au gouvernement… Preuve que certains d'entre eux y pensent. Le sujet devrait en tout cas revenir sur la table après les élections départementales, alors qu'un remaniement est dans les tuyaux.
Faire la synthèse. Du côté de François Hollande, éternel "homme de la synthèse", l'enjeu de cette rencontre est important : il s'agit de montrer qu'il est bien le patron de la majorité et qu'il a compris l'urgence de rassembler la gauche. Avec 2017 en ligne de mire.
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