La réforme du code du Travail entre dans sa dernière ligne droite. Le gouvernement reçoit cette semaine les syndicats pour une dernière salve de consultation avant de rendre un arbitrage définitif fin août. Une démarche hypocrite selon Eric Coquerel, député France insoumise de Seine-Saint-Denis. "Elles seront allées vite ces discussions. […] D'après les échos que nous avons des syndicats de salariés, tout cela a été très expéditif et ne change pas profondément ce qu'est la loi Travail : inversion des normes, fragilisation des salariés avec des négociations en entreprise et non plus avec une loi qui protège, le CDI de chantier qui est la fin du CDI, le plafonnement des indemnités prud'homales", a-t-il déclaré mercredi au micro d'Europe 1.
Un durcissement des textes déjà en vigueur. Alors que l'exécutif n'a toujours pas rendu publique sa copie, l'élu veut dénoncer un durcissement de la réforme votée sous François Hollande et qui avait déclenché une importante gronde sociale dans la dernière années du quinquennat. "On a voté des cadres [les lois d'habilitation à légiférer par ordonnances, ndlr] qui indiquent que c'est la loi El Khomri en pire, en bien pire".
"150 ans de luttes sociales". Alors que le ministère du Travail envisagerait une augmentation d'au moins 25% des indemnités de licenciement, Eric Coquerel dénonce un écran de fumée. "C'est la carotte que l'on a mis dans le dossier pour faire mine de faire du social", s'indigne le député. "Tout le reste, c'est une loi de destruction massive du code du Travail qui est, quand même, le résultat d'acquis de 150 ans de luttes sociales", veut-il rappeler.
Lutter contre le chômage. Pour Eric Coquerel, une réforme du Travail ne réglera pas le problème du chômage. "Il y a de plus en plus de souplesses, de dérégulations qui ont déjà été introduites, et il n'y a pas d'embauches", soutient-il. "C'est tout l'inverse qu'il faut faire. Il faut arrêter avec cette idée que la dérégulation crée du travail, ce qui crée du travail c'est le carnet de commande. Il faut relancer l'activité, c'est de cela dont le gouvernement devrait s'occuper".
Le député espère que la journée de grève du 12 septembre, annoncée par plusieurs syndicats et soutenue par la France insoumise, marquera le coup d'envoi du rassemblement social contre la réforme. "Du côté syndical ça se prépare, nous aussi on va les soutenir", explique-t-il, précisant que son mouvement devrait organiser une journée d'action après le 21 septembre, date buttoir fixée par l'exécutif pour la ratification des ordonnances en Conseil des ministres.