Les traditionnelles poignées de main ont laissé place au respect des gestes barrières (photo d'illustration). 2:10
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Aurélie Herbemont, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
A deux mois des élections régionales, à quoi va ressembler la campagne des candidats, particulièrement les outsiders qui ont besoin de se faire connaître, alors que les rassemblements sont interdits pour cause de Covid-19 ? Europe 1 a recensé les parades prévues par les uns et les autres. 
DÉCRYPTAGE

Après les municipales, c'est le deuxième scrutin français perturbé par l'épidémie de Covid-19. Alors que les élections régionales doivent finalement avoir lieu les 20 et 27 juin prochains, soit dans moins de deux mois, la campagne s'annonce courte et atypique, pour cause de précautions sanitaires. Les candidats sont donc tenus d'innover, a fortiori les challengers, qui rêvent de faire chuter les sortants mais manquent de notoriété. 

"Le papier reste important"

Sans grands meetings, il ne reste en effet que des micro- réunions avec cinq ou six personnes, qu'il faut multiplier. Et pas question de serrer des mains, un geste pourtant traditionnel de la politique. "Je me rappelle d'une phrase de Jacques Chirac disant : 'La politique, c'est des poignées de main et du papier'", sourit au micro d'Europe 1 Nicolas Forissier, tète de liste LR en Centre-Val-de-Loire. 

"Donc déjà les poignées de main, c'est fini. Et le papier… C'est quand même plus compliqué de tracter, on ne peut pas mettre trop de monde partout. On essaie de cibler la distribution", poursuit le candidat. "Mais le papier reste important, vous avez un certain nombre de gens qui ont besoin d'un journal pour se décider, plutôt qu'un post Facebook qu'ils ne vont pas forcément regarder."

"Passer une tête" à un meeting en ligne

Si tous les électeurs ne passent pas leur vie sur les réseaux sociaux, internet devrait bel et bien jouer un rôle crucial dans cette campagne, qui s'annonce riche en meetings virtuels. " Le fait de passer par les réseaux sociaux permet à des personnes qui sont curieuses de 'passer une tête' sur des réunions en ligne, alors qu'elles ne l'auraient pas fait si elles avaient du se déplacer en physique", s'enthousiasme Julien Bayou, tête de liste écologiste en Île-de-France, interrogé par Europe 1. 

Et avec le web, la course aux idées originales est ouverte. Marc Fesneau, ministre et candidat dans le Centre-Val-de-Loire, va ainsi lancer une série de podcasts et répondre dans des vidéos d'une minute à tous ceux qui viendront déposer des questions pendant la tournée de son camion de campagne. Dans les Hauts-de-France, Karima Delli, candidate de la gauche, diffuse quant à elle une vidéo de trois minutes par semaine, baptisée "Delli News".

Plus optimiste, la ministre Geneviève Darrieussecq ne désespère pas, elle, d'organiser quelques événements sur la plage en fin de campagne, profitant des 120 km de côte en Nouvelle-Aquitaine.