Le voile islamique de Maryam Pougetoux, présidente du syndicat étudiant UNEF à Paris-IV-Sorbonne, agite la sphère politique. Alors que la jeune femme est apparue voilée dans ses interventions publiques, certains responsables, dont le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, y ont vu un signe de "prosélytisme", ce dont s'est défendue l’intéressée. Invité lundi de la matinale d'Europe 1, le député LREM du Val-d'Oise Aurélien Taché a voulu prendre sa défense. "La question est celle du choix individuel. Elle a fait un choix qui est le sien, et il faut pouvoir le respecter", estime ainsi l'élu.
Une forme de discrimination. "Je suis ancien responsable de l'Unef à Limoges et je n'aurai pas forcément aimé que des responsables politiques viennent nous dire qui l'on doit élire. Il faut faire confiance aux étudiants", glisse l'élu qui voit dans cette polémique une forme de stigmatisation de la communauté musulmane. "Qu'est-ce qu'il y a derrière cette question ? De savoir si elle serait suffisamment française ou une bonne française ?", s'agace-t-il.
La place de la laïcité. "Sur la laïcité, le président de la République a dit que l'Etat était neutre, pas la société", rappelle également Aurélien Taché. "Je ne vois pas la difficulté tant que l'on est avec quelqu'un qui répond au mandat que lui ont confié ses camardes à l'Unef, et qui mène les luttes étudiantes que ce syndicat juge utile", conclut-il. Pour rappel, au lendemain du discours polémique d'Emmanuel Macron au Collège des Bernardins début avril, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, avait ainsi résumé sur notre antenne la prise de parole du chef de l'Etat : "Si la République est laïque, la société française, elle, ne l'est pas".