Emmanuel Macron redescend dans l'arène à l'occasion d'un débat sur les retraites face à 500 Français. 1:32
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Hadrien Bect et Emmanuel Duteil, édité par Thibaud Le Meneec
Le chef de l'État se rend jeudi à Rodez, dans l'Aveyron, pour participer à un débat sur le thème explosif des retraites. Un choix dicté par la volonté de calmer les oppositions et la nécessité de convaincre les Français sur plusieurs points-clés de la réforme.
ON DÉCRYPTE

L'image était familière : Emmanuel Macron en bras de chemise au milieu d'un large auditoire, répondant aux interpellations d'une salle pas forcément acquise à sa cause. Cette réminiscence du "grand débat" réapparaîtra, jeudi, alors que le chef de l'État se rend à Rodez, dans l'Aveyron, pour répondre aux questions de 500 lecteurs du groupe de presse La Dépêche sur le sujet explosif des retraites.

Un débat, parce que "les Français n'y comprennent rien"

La consultation durera jusqu'à la fin de l'année avec des dizaines de réunions, en présence ou non du chef de l'État. Cette fois-ci, contrairement à la crise des "gilets jaunes", il s'agit d'éviter l'incendie plutôt que l'éteindre. Emmanuel Macron le sait : la réforme des retraites est explosive. "Les Français n'y comprennent rien", s'inquiète un ministre auprès d'Europe 1. "On doit sortir de la discussion de spécialistes, sinon ça va mal se passer."

" Dans ce type d'événement, il y a autant de téléspectateurs qu'un match de foot "

La soirée d'échanges dans une salle des fêtes de la ville aveyronnaise devra lui permettre de "lever les fantasmes et les inquiétudes, ainsi que de reposer le cadre", confie l'un de ses proches. Avec ce débat direct, Emmanuel Macron compte aussi toucher un large auditoire : "Dans ce type d'événement, il y a autant de téléspectateurs qu'un match de foot", exagère un peu un cadre de la majorité. Mais Emmanuel Macron ne multipliera pas ces grands débats. C'est Jean-Paul Delevoye, nommé ministre pour porter la réforme des retraites, ainsi qu'Édouard Philippe, qui participeront eux aussi à certaines des 150 réunions publiques prévues ces prochains mois.

Le niveau des pensions et l'âge de départ inquiètent

Un dispositif considérable qui s'explique par la volonté du gouvernement de lever les inquiétudes sur plusieurs points de cette réforme. Pour l'exécutif, il faut prouver aux Français qu'ils auront toujours une retraite demain, reconnait-on en haut lieu. Les réunions devraient être l'occasion de répondre aux mensonges et de les combattre, selon un proche du président qui participera aux débats.

Parmi les points qui inquiètent, le montant des retraites figure en bonne place. Le gouvernement va devoir prouver que passer à un régime à points ne fait pas baisser le niveau des pensions. Ce sujet est ardu, parce le montant du point pourra parfois varier à la baisse. C'est d'ailleurs par cet angle que la CGT critique le gouvernement.

L'âge du départ à la retraite devrait être un des thèmes centraux abordés lors de ces réunions. Si l'age légal est maintenu à 62 ans, il faudra travailler un peu plus pour avoir une pension à taux plein. Cela fait d'ailleurs partie des points encore à arbitrer. Enfin il y a le sujet explosif des régimes spéciaux et des régimes autonomes. La réforme, dont le but est de mettre tout le monde aux mêmes règles, passe mal chez les avocats ou à la RATP, notamment.