Le baptême du feu sera très chaud : Emmanuel Macron inaugurera samedi son premier Salon de l'Agriculture en tant que président, dans un contexte de crise agricole. Conscient des enjeux, le président compte battre des records sur place en arrivant avant l'ouverture et en repartant à la fermeture, soit plus de onze heures à arpenter les allées. "Il ne s'agit pas de battre des records de durée mais tout simplement de prendre le temps d'être à l'écoute", assure Stéphane Travert, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 dimanche.
"Nous n'avons jamais refusé le dialogue". Le ministre de l'Agriculture ne s'attend pas à un accueil des plus chaleureux, mais il y est préparé. "Le Salon de l'Agriculture est toujours une grande caisse de résonance des problématiques du monde agricole. Évidemment, il y a des attentes. Nous allons prendre le temps d'écouter et de discuter avec nos agriculteurs. Nous n'avons jamais refusé le dialogue, le président de la République le premier", assure-t-il. Dans les allées, Emmanuel Macron va "valoriser ce qui se fait de mieux dans notre agriculture. Le Salon, c'est une grande fête de la ferme France, l'occasion de montrer ses atouts, valoriser ses produits, ses hommes et ses femmes qui se lèvent tôt et gagnent peu".
Pour prendre le pouls du monde agricole avant sa venue au Salon, le chef de l'État va recevoir jeudi à l'Élysée 1.000 jeunes agriculteurs. "C'est un signe fort. Nous voulons leur apporter la démonstration que l'agriculture est un projet de transformation pour la France", explique Stéphane Travert. L'occasion, aussi, de faire un point avec eux sur l'avancement des négociations commerciales, sérieux point de crispation car la charte signée avec l'ensemble des producteurs, des distributeurs et des transformateurs lors des États généraux de l'alimentation n'est pas vraiment respectée.
Les distributeurs rappelés à l'ordre. "C'était un élément de fierté pour tout le monde autour de la table. Et puis, nous nous sommes aperçus qu'au fur et à mesure que les négociations avançaient, les informations qu'on nous remontaient n'étaient pas bonnes. Il y avait des pressions pour faire baisser les prix qui pénalisaient les transformateurs et les agriculteurs", regrette Stéphane Travert. Le gouvernement s'est donc fendu d'un rappel à l'ordre aux distributeurs pour qu'ils "respectent les engagements pris".
Résultat : "les négociations se passent maintenant un peu mieux, des contrats sont signés", affirme Stéphane Travert. Et si rien ne change, le gouvernement l'a dit : il usera du "name and shame". "Nous l'avons déjà fait et nous sommes prêts à le refaire si cela est nécessaire. Si des enseignes se comportent mal, nous le dirons."