Séparatismes : Xavier Bertrand dénonce la "grande naïveté" d’Emmanuel Macron

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Pauline Rouquette , modifié à
Invité dimanche du Grand Rendez-vous, sur Europe 1, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, a dénoncé la "grande naïveté du président" sur la question du séparatisme. Affirmant à plusieurs reprises que "trois ans et demi" ont été "perdus", Xavier Bertrand, estime qu'un texte aurait dû voir le jour depuis longtemps.
INTERVIEW

"Ca fait trois ans que le président essaie de nous faire croire qu'il a compris que ces sujets étaient importants", a expliqué Xavier Bertrand, dimanche dans le Grand rendez-vous, sur Europe 1. "Trois ans de perdus", a répété le président des Hauts de France, évoquant une loi sur les séparatismes. "Il n’y aurait pas la grande naïveté du président sur ces questions, ca fait lgt qu’il y aurait du avoir un texte".

"D'ailleurs, le président a peur de prononcer le mot 'islamisme'", poursuit le président des Hauts de France. "Parce que c'est ça le problème". Evoquant un rapport sur la radicalisation dans les services publics, présenté en juin 2019 par Eric Diard (LR), Xavier Bertrand questionne "qu'est-ce qui a été fait après ?"

"Sécurité, justice, défense et respect de la laïcité ne sont plus des options"

"Trois ans de perdus", martèle Xavier Bertrand. "Il ne s'agit pas de prendre un ministre de l'Intérieur beaucoup plus compétent que son prédécesseur et beaucoup plus conscient de ces problèmes que le président, pour pouvoir dire 'c'est bon, j'ai compris'", poursuit l'ex-LR. "Les Français veulent que les choses changent, et qu'elles changent rapidement".

Des Français qui se sont récemment exprimés majoritairement en faveur du rétablissement de la peine de mort, au cours d'un sondage Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde. "Pas moi", commente Xavier Bertrand. "Etre populaire c'est incarner et porter le message du peuple, être populiste c'est suivre le peuple. Je ne suis pas populiste". Le président des Hauts-de-France, glissant que "s'il est élu", il ne sera aucunement question de revenir sur l'abolition de la peine de mort, a expliqué les raisons qui, selon lui, explique les résultats de ce sondage.

"La sécurité dans un pays, à aucune époque vous ne pouvez la garantir à 100%, mais la justice vous devez la garantir à 100%, et ce n'est pas le cas aujourd'hui", lance Xavier Bertrand. "C'est sur la justice qu’il faut porter l’accent, les peines non appliquées, les peines appliquées avec retard, voilà le fléau !", poursuit-il, ajoutant que ce sentiment d’impunité mine l’autorité républicaine.

"Si Emmanuel Macron avait été de droite…"

"Toutes ces questions de sécurité, de justice, de défense et de respect de la laïcité ne sont plus des options, parce que tout ca finira très mal avec des Français qui estimeront que l’État ne les protège plus et qu’il doive se protéger eux-mêmes", et ça, ajoute-t-il, "c'est la fin de la république, c'est la fin de la nation".

Évoquant les questions de la sécurité et de l'immigration illégale, Xavier Bertrand a affirmé que "Si Emmanuel Macron avait été de droite", il aurait fait de ses sujets sa priorité. "La droite, elle est aussi sociale, populaire, et elle ne doit pas laisser les plus fragiles sur le bord de la route", achève le président des Hauts de France, qui a répété "sa détermination" à être candidat à la présidentielle. "Et ce n'est pas ce qui s'est passé depuis trois ans et demi".