Il a huit ans. Il est arrivé seul en provenance des Comores il y a une semaine. Et depuis, ce petit garçon patiente dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Plusieurs associations de défense des réfugiés et de protection de l’enfance se sont émues de son sort.
8.000 km seul. C’est sa mère qui l’a mis dans l’avion, avec le passeport d’un cousin. Il aurait dû retrouver sa tante à l'arrivée mais en débarquant lundi 21 mars, il a été arrêté. Depuis, la justice examine son dossier. Une procédure légale, même pour des enfants en bas âge, et qui peut durer jusqu'à vingt jours.
De nombreux cas. Catherine Daoud, avocate à l’antenne des mineurs du Barreau de Paris (Pôle mineurs isolés étrangers), a pris sa défense. "L’enfermement des enfants en zone d’attente, surtout de très jeunes enfants comme celui-ci, est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant qui a été signée et ratifiée par la France. Malheureusement, ce n’est pas un cas unique", explique-t-elle au micro d’Europe 1. Selon ses chiffres, 259 mineurs isolés ont été maintenus en zone d’attente en 2014.
Une situation traumatisante. L’avocate craint surtout que la justice passe outre l’examen de la situation de l’enfant, et cherche à le remettre le plus rapidement possible dans un avion en direction des Comores. Elle s’inquiète également du traumatisme que peut laisser une telle situation : "C’est choquant de voir un petit gamin au milieu des adultes, dans un panier avec les policiers [...] Pour l’enfant, c’est une prison". "Il y a d’autres solutions. On doit mettre fin à l’enfermement des enfants, c’est aussi pour ça que la France a été condamné par les Nations-Unis", rappelle-t-elle.