Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi 20 mars. 5:48
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A.D
Après le placement en garde à vue de Nicolas Sarkozy mardi, Violette Lazard, journaliste à L'Obs, évoque une situation de plus en plus complexe pour la droite et Nicolas Sarkozy. Bruno Jeudy, de Paris Match, se montre prudent mais perplexe.

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue mardi. Les enquêteurs veulent savoir si sa campagne présidentielle de 2007 a été en partie financée de manière illicite par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Pour évoquer ce coup d'éclat dans le dossier du financement de la campagne, Bruno Jeudy, rédacteur en chef politique à Paris Match, et Violette Lazard, journaliste au service Enquêtes de L’Obs, étaient les invités d'Europe midi.

"Compliqué pour la droite de réagir de la même façon". L'affaire avait été propulsée sur le devant de la scène en 2012, avec la publication par Mediapat de premiers éléments et notamment, une note datée de 2006 qui témoignait d'un accord entre le régime libyen et celui qui allait être élu président face à Ségolène Royal. A droite, on parlait alors d'accusation farfelues, Nicolas Sarkozy avait lui-même indiqué que cette note était un faux. "Il semble aujourd'hui compliqué pour la droite de réagir de la même façon", estime Violette Lazard. L'enquête récente a mené les policiers à faire des investigations nouvelles en Suisse et en Libye, notamment. A défaut d'élément de preuve absolue, "c'est une sorte d'étau qui se resserre autour de ce supposé financement libyen. C'est une accumulation de témoignages, des disparitions de personnes suspectes, des silences", poursuit la journaliste.

"On verra ce que Nicolas Sarkozy répondra aux éléments apportés". Bruno Jeudy, lui, se montre plus méfiant. Il explique d'ailleurs n'avoir pas cru à la théorie du financement libyen au départ. "Après, les juges ont ramassé des éléments (...), il y a eu des interpellations dont un homme d'affaires, Alexandre Djouhry. On dit qu'il y a eu des perquisitions qui ont dans doute donné des éléments, peut-être, aux juges. Il faudra voir si tous ces éléments existent et s'ils amènent des preuves tangibles de l’implication de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, on ne le sait pas, il faut rester prudent à ce stade", conseille le journaliste. "Mais c'est vrai que les juges s'accrochent à cette affaire depuis 2013, maintenant, il y a peut-être une sorte d'étau, on verra ce que répondra Nicolas Sarkozy aux éléments apportés par la justice."

L'ombre Bygmalion. L'affaire Bygmalion, qui concerne cette fois le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, complique par ailleurs la tâche à Nicolas Sarkozy, ajoute Bruno Jeudy. "On sait depuis l'affaire Bygmalion que cette campagne (celle de 2012) a coûté sans doute deux fois plus cher que ce qui avait été avancé. Les magistrats se disent qu'en 2007, si ça se trouve, ça a aussi coûté beaucoup plus cher."