Un collaborateur d'Emmanuel Macron a été mis à pied pour avoir frappé un jeune homme pendant les manifestations du 1er mai. Une sanction jugée trop laxiste par de nombreux politiciens, au regard de la violence de la scène, telle que présentée dans une vidéo notamment diffusée par Le Monde. Sur ces images, l'homme en question intervient aux côtés des CRS, coiffé de l'un de leurs casques mais vêtu d'un simple blouson et d'un sweat. "Quand on est à l'Elysée, on doit montrer l'exemple. Aujourd'hui, le sentiment que l'on a c'est qu'à l'Elysée on se croit au-dessus de tout", a réagi jeudi Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, sur Europe 1.
Ce que savait l'Elysée. "Elle est choquante. C'est une vidéo qui pose des questions. Aujourd'hui on attend une réponse du président de la République. Il est évident que le président doit s'exprimer", estime Laurent Wauquiez. "Comment se fait-il que l'un de ses proches collaborateurs, qui était responsable de sa sécurité pendant la campagne, qui est chef de cabinet adjoint, se retrouve vraisemblablement avec une usurpation d'identité dans une manifestation, avec du matériel de police ?", interroge-t-il. "Y a-t-il eu des manœuvres pour étouffer cette affaire ? Je pose la question et j'attends la réponse comme beaucoup de Français qui ont vu la vidéo", martèle encore le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Y a-t-il eu des pressions ? Est-ce qu'après que la vidéo a été révélée il y a eu des manœuvres destinées à étouffer l'affaire et à mettre un couvercle sur tout ça ?", poursuit-il. "Ce dont j'aimerais être sûr, c'est qu'à l'Elysée on n'a pas cherché à camoufler cette affaire".
LIRE AUSSI >>> Ce que l'on sait de l'affaire Alexandre Benalla, le collaborateur de Macron qui a frappé un manifestant le 1er-Mai
Un manque d'exemplarité. Alexandre Benalla, le collaborateur en question, a été sanctionné par l'Elysée d'une mise à pied de 15 jours pour "comportement manifestement inapproprié", rapporte Le Monde. Depuis, les missions qui sont confiées à cet adjoint au chef de cabinet du président seraient moins importantes mais il continue de travailler à l'Elysée. "On a le sentiment que, dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on se croit au-dessus des lois et des règles", s'indigne Laurent Wauquiez qui cite également l'enquête en cours sur des soupçons de trafic d'influence à l'encontre d'Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée. "Il faut revenir à ce que l'on est en droit d'attendre : un comportement exemplaire à l'Elysée, aujourd'hui ça n'est pas le cas".
Déminer la polémique. De son côté, Julien Denormandie, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, a assuré sur France Inter qu'en plus de la suspension de deux semaines, il y avait eu "changement de fonctions immédiat" concernant le poste occupé par Alexandre Benalla. Mais Laurent Wauquiez y voit surtout un coup de com' pour tenter d'amortir les conséquences potentielles de cette affaire sur l'image de la présidence. "Je vois bien les manœuvres qu'il peut y avoir : on va éventuellement sacrifier cette personne en donnant l'impression que, tout d'un coup, il y a des sanctions", pointe-t-il. "Mais ça n'est pas la question de fond que je pose. La question que je pose c'est : qui était au courant à l'Elysée, qu'il s'agisse d'Emmanuel Macron ou de ses collaborateurs ?", conclut-il.