Après les dégradations de permanences de député, une nouvelle étape a été franchie dans les tensions entre les agriculteurs et La République en marche après la ratification du Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada. Le visage de Jean-Baptiste Moreau, député de la majorité dans la Creuse, a ainsi été placardé en plusieurs lieux de la ville de Guéret mardi, sur des affiches estampillés "Wanted" ("recherché"). "Haute trahison, complicité d'empoisonnement, léchage des bottes jupitériennes", peut-on notamment y lire.
"Il ne manque plus que 'dead or alive', le prix de la rançon et on est au Far West", a réagi Jean-Baptiste Moreau auprès d’Europe 1. "Or, nous ne sommes pas au Far West mais en démocratie, et je me demande quelle conception ces gens-là ont de la démocratie et du rôle des parlementaires", interroge-t-il.
Voilà ce qui vient d'être retrouvé sur les grilles du conseil départemental. Il ne manque plus que dead or alive. Je suis pourtant facile à trouver et je n'ai jamais refusé de rendez-vous. Cette stigmatisation des élus va mal finir..@LCP@LCIPolitique@franceinfo@franceinterpic.twitter.com/uZCuqdWX2j
— Jean Baptiste Moreau (@moreaujb23) 13 août 2019
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Les "adversaires de la République et de la démocratie"
Cet élu, qui avait déjà vu sa permanence murée par des agriculteurs à la fin du mois de juillet, a désormais l’intention de porter plainte. "Quand il s’agit d’action à visage découvert, revendiquées, on peut maintenir le dialogue. Donc je n’ai pas porté plainte après le murage de la permanence. Par contre, là, c’est inacceptable. En plus, on me traite d’empoisonneur, c’est carrément de la diffamation", explique-t-il. "Il est hors de question de laisser ces adversaires de la République et de la démocratie continuer à s’exprimer", conclut Jean-Baptiste Moreau.