L'affaire agite quelque peu les vacances du chef de l'État. Le syndicat de journalistes SNJ-CGT a demandé mercredi à Emmanuel Macron de retirer sa plainte pour "harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée" contre un photographe de presse qui le suivait sur son lieu de villégiature, à Marseille. Le président de la République, actuellement en vacances dans la cité phocéenne, a porté plainte mardi contre un photographe qui, selon l'Élysée, se serait montré insistant en dépit de mises en garde, et se serait introduit sur la propriété où réside le chef de l'État. Cette version a été contestée par le photographe.
Dépôt d'une plainte "inapproprié". Tout en disant ne pas se reconnaître dans la presse "people", le SNJ-CGT explique dans un communiqué qu'il "ne peut accepter de voir un président de la République, qui a largement usé et abusé de la presse, aussi bien 'people' que d'information, porter plainte contre un photographe". Selon le SNJ-CGT, les différentes versions des faits concernant l'interpellation du photographe "sont si éloignées que tout dépôt d'une plainte apparaît inapproprié".
En outre, le syndicat relève que "quelques heures plus tard, Emmanuel Macron a multiplié les poses et alimenté quelques réseaux sociaux pour immortaliser sa visite aux footballeurs de l'Olympique de Marseille", un événement dont les journalistes "avaient été écartés". Le syndicat voit dans cette séquence "une nouvelle manifestation" de la volonté du président "de maîtriser sa communication et d'adresser un message à la profession de journaliste".
Plaintes peu fréquentes. Qu'un chef de l'État, lui-même protégé de poursuites durant son mandat par son immunité présidentielle, porte plainte n'est pas fréquent. C'est ainsi une première depuis le début de son quinquennat pour Emmanuel Macron. François Hollande n'avait pas intenté d'actions en justice durant son quinquennat. L'actrice Julie Gayet avait elle attaqué en justice le magazine people Voici qui avait publié en 2014 des photos d'elle et du chef de l'État dans l'enceinte de l'Elysée. Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait porté plainte à plusieurs reprises, dont une contre L'Obs : l'hebdomadaire avait affirmé que l'ancien président de la République avait envoyé un SMS à son ex-épouse, Cécilia, lui proposant d'annuler son mariage avec Carla Bruni.