Les faits remontent à 2004. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris en mai à la suite d'une plainte pour détournement de fonds publics et financement illégal en lien avec l'achat du siège d'EELV. Cette plainte, déposée contre X par l'Union des contribuables franciliens (UCF), la plainte vise le parti écologiste et son centre de formation, le Cédis.
L'organisme de formation d'EELV. La plainte met en cause l'achat en 2004 par le Cédis, dirigé jusqu'à 2011 par le sénateur de l'Essonne Jean-Vincent Placé, de parts, pour 75.000 euros, de la société civile immobilière (SCI) qui a acheté le siège social du parti à Paris, "Un toit pour les verts". Cette affaire était évoquée dans un reportage de l'émission "Cash investigation" diffusé sur France 2 en octobre 2013.
Comme le Cédis est financé par les impôts locaux, l'UCF considère dans sa plainte qu'"il y a nécessairement financement du parti et détournement de bien public". Dans un communiqué publié après la diffusion du reportage, le Cédis avait affirmé que "plutôt que de payer très cher des locaux privés à Paris pour y tenir des formations", il "avait envisagé d'utiliser les salles de réunion de l'immeuble qui devait abriter le siège des Verts. Il avait ainsi "de façon tout à fait légale et transparente" acheté des parts de la SCI.
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"Des pratiques insupportables". "Il s'est avéré très vite que l'utilisation de ces salles de réunion n'était pas une solution fonctionnelle. Le Cédis a donc, conformément à la loi, revendu ses parts l'année suivante et a finalement fait en 2008 l'acquisition de locaux à Montreuil", poursuivait le texte. Selon l'avocate de l'UCF, Me Beryl Brown, "ce sont des pratiques qui deviennent aujourd'hui insupportables pour l'opinion publique, pour les contribuables". La plainte vise également une somme de 20.000 euros qu'aurait payée le Cédis à EELV pour la location d'une salle aux universités d'été des Verts à Toulon en 2004, afin d'y dispenser une formation de quatre jours.
Contactée par l'AFP, Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV a déclaré "ne pas avoir été sollicitée ni auditionnée". "Le Cédis l'a déjà dit, ils avaient acheté des parts parce qu'ils pensaient utiliser des salles, ça ne s'est pas fait, ils ont revendu leur parts l'année suivante", a ajouté la patronne des écologistes."Nous avons toujours été clairs, nos comptes sont publiés à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques", a-t-elle précisé. Quant à Jean-Vincent Placé, il a assuré que le Cédis était "une association bien gérée qui n'a rien à se reprocher" et ajouté : "que la justice fasse son travail".
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