Manuel Valls - plus encore que François Hollande - a décidé de mouiller sa chemise en vue des élections régionales. Le Premier ministre a même quelque peu gêné les têtes de listes socialistes en annonçant qu’il est "hors de question de laisser le Front national gagner une région, donc tout devra être fait pour l'empêcher". Invité exceptionnel, dimanche, du Grand Rendez-vous d’Europe 1, organisé en partenariat avec iTélé et Le Monde, Manuel Valls a justifié ce retour du Front républicain, que le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait enterré quelques jours plus tôt.
"Il faut mener campagne et se battre !" "Dans la plupart des régions, le combat politique aura lieu entre la droite républicaine et la gauche, qui devra se rassembler ensuite au second tour. Donc il faut mener campagne et se battre ! Le total des voix de gauche sera souvent au-dessus des voix de droite. La gauche a gouverné des régions ensemble, elle a un bilan", a d’abord éludé Manuel Valls.
Quant au risque représenté par le Front national, notamment en Paca et dans le Nord Pas-de-Calais, Manuel Valls a parlé d’une "situation politique nouvelle, avec trois grandes forces politiques. Oui, ce serait un drame que le FN gagne une, deux ou trois régions, d’abord pour les habitants de ces régions. Car sa politique sera très dure pour les petits, les retraités, les jeunes, les précaires. Et, pour l’image de la France, ce serait une catastrophe."
"La question se posera aussi à droite". Donc comment l’empêcher ? "Le soir du premier tour, on examinera les résultats… Et la question se posera aussi à droite. Si le total gauche, dans le Nord, est au-dessus de la droite, alors la question se posera pour Xavier Bertrand. Il faudra tout faire, mais je n’en dis pas plus à ce stade."