"Je l'aime beaucoup, personnellement". Ce sont les mots choisis par Yanis Varoufakis pour parler d'Emmanuel Macron, dans une interview accordée à l'Opinion, mardi. "On a travaillé ensemble", explique l'ancien ministre des Finances grec, pour qui le fondateur du mouvement "En marche !" était "le seul ministre français de l'administration de François Hollande qui semblait comprendre ce qui était en jeu au sein de la zone euro."
"Il a compris combien ce qui arrivait à la Grèce pouvait être catastrophique pour la France. C’est quelqu’un d’honnête et, en ami, il a essayé de jouer les intermédiaires entre nous et la troïka de nos créanciers, même si on ne lui a pas permis de jouer ce rôle", précise Yanis Varoufakis. L'ancien ministre grec des Finances assure partager avec Emmanuel Macron "la même vision des profonds défauts de la zone euro". "Nous étions en désaccord en matière de réforme microéconomiques ou sur la libéralisation du marché du travail, mais c'est quelqu'un que je respecte", poursuit-il. "Je crois que c'est mutuel. On connaît nos points d’accord et de désaccord. On a un vrai dialogue."
Hollande "en hibernation". Yanis Varoufakis n'épargne en revanche pas François Hollande, qui a, selon lui, "déçu les Français et les autres Européens dès la première semaine de son mandat". "Sa campagne électorale était brillante. Mais ensuite, il n’a rien fait", estime l'ancien ministre grec. "Il a juste fait rajouter le terme "croissance" à celui de stabilité dans le pacte européen. Puis il est entré en hibernation."