Les écologistes tiennent leur candidat à l'élection présidentielle : ils ont consacré lundi Yannick Jadot, vainqueur de la primaire organisée par Europe Écologie-Les Verts. L'eurodéputé a remporté le deuxième tour avec 54,25% des voix, devant sa concurrente Michèle Rivasi, créditée de 40,75%. Européen convaincu et proche de Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot avait adhéré aux Verts en 2009 et a réussi à s'imposer progressivement au sein de sa famille politique par un discours ouvert et tolérant.
"Le récit de l'écologie que je vous propose de porter ensemble pour l'élection présidentielle est profondément subversif, exaltant et pragmatique: mobiliser les énergies vitales de la société pour nous réconcilier avec la nature et avec l'avenir, pour nous réconcilier entre nous, pour nous réconcilier avec nous-mêmes!" a-t-il déclaré après l'annonce de sa victoire. Il a assuré vouloir "s'adresser" à "ceux qui agissent chaque jour pour la planète", à "ceux qui aimeraient agir" et à "ceux aussi qui ont été déçus par Europe Ecologie-Les Verts".
Je suis déterminé à ce que cette campagne #AvecJadot soit celle de toutes les familles de l'écologie https://t.co/7r9YVZwZB9#EnCampagnepic.twitter.com/WfYRlgZaWF
— Yannick Jadot (@yjadot) 7 novembre 2016
Le vrai objectif : les législatives. Entamé à la mi-journée, le résultat du dépouillement des bulletins de vote a été officiellement annoncé à 19h au siège du parti écologiste, dans le Xe arrondissement de Paris. Dès le milieu d'après-midi, les jeux semblaient faits, avec une nette avance donnée au seul homme de la primaire selon des résultats partiels. La participation, de plus de 80%, a enregistré une hausse d'une dizaine de points par rapport au premier tour, le 19 octobre.
Les eurodéputés Yannick Jadot, 49 ans, et Michèle Rivasi, 63 ans, reconnaissent eux-mêmes développer "le même projet, avec quelques nuances dans les solutions que chacun veut mettre en avant", explique Yannick Jadot, qui était arrivé en tête le 19 octobre avec 35,61% des suffrages. Mais leurs personnalités bien trempées sont différentes et ils divergent sur un point essentiel : le candidat désigné estime que son parti ne peut pas prétendre viser la victoire dans une élection présidentielle, quand sa rival refusait de s'annoncer vaincue d'avance.
Pour Yannick Jadot, cette candidature est une première étape pour "construire les victoires" aux prochaines échéances, à commencer par les législatives de juin. Mais avant cela, il se lance dans une autre conquête difficile : celle des 500 parrainages d'élus nécessaires pour déposer une candidature à l'élection présidentielle.
Un élu consensuel et pragmatique
Né le 27 juillet 1967, Yannick Jadot a fait ses premières armes dans la politique en participant à la création d'un mouvement étudiant "La Déferlante" en 1986. Après des expériences humanitaires au Burkina Faso, au Gabon et au Bangladesh dans les années 1990, il intègre une ONG spécialisée dans le suivi des négociations internationales. Il fait un bref passage par la campagne de Noël Mamère à la présidentielle en 2002 puis devient le directeur des campagnes de Greenpeace France jusqu'en 2008. Député européen à partir de 2009, il devient porte-parole d'Eva Joly pendant la campagne des primaires en 2011 avant de s'en éloigner, la jugeant trop critique à l'égard du Parti socialiste. Mais en 2017, il compte bien marquer sa différence avec le PS.