Alors que les députés ont voté le rétablissement du jour de carence, non indemnisé, pour les arrêts de travail dans la fonction publique, deux études pointent une augmentation de l'absentéisme au travail, secteur privé et public confondus.
Hausse de 28% dans le secteur public en 9 ans. Selon une enquête réalisée par l'assureur Malakoff Médéric et publiée mercredi par Le Parisien, l'absentéisme médical (soit la part de salariés ayant posé un arrêt maladie au cours de l'année) aurait augmenté de près de 6% dans le secteur privé entre 2010 et 2016, passant de 32,3% à 34,1%. Sur une échelle de neuf ans (2007-2016), cette augmentation serait de l'ordre de 28% concernant le secteur public (soit 44% des agents absents au moins une fois dans l'année), rapporte de son côté une étude du cabinet de courtage Sofaxis, publiée par La Gazette des communes.
Les ouvriers davantage exposés. Dans les deux secteurs confondus, la durée des arrêts de travail est en hausse, indiquent les deux études. Une évolution en partie liée au "vieillissement général de la population", explique Sophie Godon, directrice de l'innovation chez Malakoff Médéric, commentant cette évolution dans le secteur privé. "Mais aussi les nouvelles organisations du travail et une pression plus forte, de nouveaux risques, comme les troubles musculo-squelettiques", ajoute-t-elle. Par catégorie socio-professionnelle, les arrêts maladie touchent ainsi davantage les ouvriers (40,7%), plus exposés aux accidents du travail, que les cadres (27,8%), mentionne l'étude de Malakoff Médéric.
A l'échelle européenne, la France ne serait toutefois pas championne d'Europe, indique le Parisien. Avec 16,6 jours d'absence en moyenne sur l'ensemble de la population active, l'Hexagone pointe devant l'Allemagne (15,2 jours en moyenne en 2015), mais derrière l'Italie, qui la devance avec 19 jours en moyenne. Des absences qui ont un prix. En France, tous secteurs confondus, le coût des arrêts de travail est estimé à 7,1 milliards d'euros en 2016 par la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam).