C'est du jamais vu depuis quasiment 45 ans : l’espérance de vie a baissé en France aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Pour le docteur Gérald Kierzek, il s'agit d'un problème structurel qui découle aussi bien de facteurs environnementaux, alimentaires, sanitaires ou sociaux.
"C'est un peu facile d'accuser la grippe". Pour le médecin d'Europe 1, les récentes et meurtrières épidémies de grippe qui ont touché la France n'expliquent pas à elles seules la baisse de l’espérance de vie. "C'est un peu facile d'accuser la grippe !", s’exclame-t-il. "L’espérance de vie, c'est le reflet du niveau de développement d'un pays", rappelle le docteur Kierzek. "Il y a des indicateurs comme ceux du chômage, de la pénibilité au travail qui passent au rouge et si l’espérance de vie passe au rouge aussi il faut vraiment s'interroger".
"7 heures pour hospitaliser une patiente de 85 ans". Le docteur Gérald Kierzek a aussi pointé du doigt des problèmes d'infrastructures médicales et notamment leur engorgement. "J'ai mis hier 7 heures à hospitaliser une patiente de 85 ans. Une heure d'attente aux urgences, c'est 3% d’effets secondaires en plus, toutes les études le montrent", a-t-il raconté. Pénurie de services, délais d'hospitalisation qui augmentent, médecins traitants débordés... pour lui, il y a de nombreux facteurs structurels qui favorisent la baisse de l’espérance de vie.