Olivier Bogillot se félicite de voir le conditionnement de vaccins réalisé dans des usines Sanofi. 5:04
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Océane Herrero, avec AFP , modifié à
"BioNTech n'a pas assez d'usines pour mettre en flacon le vaccin", selon le patron de Sanofi France, Olivier Bogillot. La firme souhaite être capable cet été de conditionner les vaccins de l'entreprise allemande, alliée à l'Américain Pfizer, afin d'accélérer leur mise sur le marché. 

Sanofi a annoncé sa volonté d'épauler Pfizer-BioNTech dans la préparation de vaccins contre le coronavirus, selon la formule développé par le laboratoire américain. Cette coopération aura lieu dans une usine allemande de Sanofi, située près de Francfort. "Notre usine est à quelques kilomètres de l'endroit où sont produits les vaccins de BioNTech, qui doivent être conservés à -80°C. C'est du circuit court qui permet à ce vaccin très fragile de venir rapidement sur nos lignes de production", explique Olivier Bogillot, président de Sanofi France, au micro d'Europe 1.

Sanofi en charge de la mise en flacon

Concrètement, le vaccin sera livré par BioNTech à son concurrent et mis en flacon par Sanofi. "BioNTech n'a pas assez d'usines pour mettre en flacon, ce qui demande en plus des compétences particulières", précise Olivier Bogillot. Cette production débutera cet été, car il faudra entre-temps "commander des machines, les construire", les lignes de production n'étant actuellement pas équipées.

"Pour ce vaccin en particulier, il faut que chaque flacon soit totalement conforme au précédent, nous allons donc également former nos équipes", complète le président de Sanofi France. "Mettre en flacon est une compétence très particulière et demande des installations importantes. Sanofi est probablement unique au monde en la matière."

"Un devoir"

Le vaccin contre le coronavirus de Pfizer-BioNTech demande en effet une température de conditionnement très basse et un environnement stérile. "Les autorités réglementaires devront vérifier que tout est parfaitement conforme avant le lancement de la production", ajoute Olivier Bogillot. Sanofi se découvre donc un rôle de sous-traitant - "mais une sous-traitance vraiment experte", tient à souligner le patron de Sanofi France. "Nous considérons que c'est un geste de solidarité, et même un devoir".

Sanofi a été vivement critiqué depuis le retard de son principal candidat-vaccin. Cette formule, qui était initialement annoncée pour l'été 2021, a essuyé un revers après des essais cliniques décevants. Elle devrait être finalisée à la fin de l'année, selon les promesses du laboratoire.

Pfizer-BioNTech et Sanofi espèrent, avec ce partenariat, produire au moins 100 millions de doses entre le mois de juillet et la fin de l'année 2021. Agnès Pannier-Runacher promet que 15% de ces doses seront dévolues à la France, conformément au contrat qui lie l'Union européenne et le laboratoire Pfizer-BioNTech.