Coronavirus : en Lorraine, un Ehpad perd presque la moitié de ses résidents

Dans un Ehpad en Lorraine, 22 résidents sur les 51 sont décédés du covid-19 en deux semaines.
Dans un Ehpad en Lorraine, 22 résidents sur les 51 sont décédés du covid-19 en deux semaines. © Loic Venance / AFP
  • Copié
avec AFP
Dans un établissement pour personnes âgées en Lorraine, près de la moitié des résidents sont morts après avoir contracté le covid-19. La directrice décrit un virus "fulgurant". Dans la région Grand Est, très durement touchée par l'épidémie, le bilan dans les Ehpad s'élèverait à environ 1.400 morts.

L'épidémie de coronavirus a fait de très gros dégâts dans une Ehpad de Mars-la-Tour en Meurthe-et-Moselle. 22 résidents sur les 51 que comptait l'établissement sont vraisemblablement décédés du covid-19 en deux semaines. "Le 2 avril, nous avons eu deux décès et après plusieurs. On savait qu'il y avait beaucoup de résidents symptomatiques", explique Stéphanie Remiatte, directrice de l'Ehpad Saint-Dominique, où un plan d'urgence a été activé.

Mi-avril, une équipe du centre hospitalier de Nancy a testé 33 résidents sur 34. 26 étaient positifs et sept négatifs au covid-19. Parmi les 52 membres du personnels, 19 ont également contracté le virus. La semaine dernière, quatre résidents ont été transférés dans les hôpitaux de deux villes à proximité.

"Il reste 25 résidents. [Le virus] a été fulgurant. Certains résidents n'étaient même pas symptomatiques et en deux heures" leur état de santé se dégradait fortement, déclare la directrice. L'établissement avait pourtant interdit les visites des familles dès le 9 mars, soit deux jours avant la consigne gouvernementale, et imposé un confinement strict à ses pensionnaires dès le 16 mars. "Mais ça n'a pas suffi car nous avons onze chambres doubles, ce qui ne facilite pas l'isolement, et beaucoup de résidents sortent de leur chambre et déambulent dans les couloirs."

 

"On n'est pas armé face à ce genre de crise sanitaire"

L'établissement de Mars-la-Tour a néanmoins conservé son effectif de soignants, ce qui permet aux équipes d'aides soignantes d'avoir le temps de rassurer les résidents. "Depuis vendredi, je demande aux infirmières de prévenir les familles des patients qui sont en fin de vie", afin qu'elles puissent assister à leurs derniers moments, ajoute la directrice.

 

 

"On n'est pas armé face à ce genre de crise sanitaire, il faut gérer l'urgence", reconnait-elle. Dans le Grand Est, selon un dernier bilan remontant à jeudi, plus de 1.400 résidents d'Ehpad et d'autres établissements médicaux-sociaux sont morts à l'hôpital ou dans leur chambre depuis le début de l'épidémie.