Une ambulance quitte l'hôpital Raymond-Poincare le 14 août 2015 à Garches, dans la banlieue ouest de Paris. 1:53
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Tiffany Fillon , modifié à
Sur Europe 1, le professeur Djillali Annane, ​chef du service réanimation de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, a alerté lundi sur l'impossibilité pour son service de prendre en charge tous les patients atteints du Covid-19 nécessitant d'être admis en réanimation. 
INTERVIEW

Dans une interview datant de vendredi, le professeur Djillali Annane, ​chef du service réanimation de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, affirmait ne plus avoir assez de places pour accueillir les malades du coronavirus depuis trois jours. Aujourd'hui, son service est toujours saturé. 

Un nombre de lits insuffisants 

"Notre service tient, même si la situation est très compliquée. Nous avons beaucoup plus de sollicitations que de places à offrir à nos patients", alerte le professeur Djillali Annane. "Le fait d'être à saturation signifie que lorsqu'une ou deux places se libèrent dans la journée, elles sont quasiment occupées dans le demi-heure. Pour une place disponible, nous avons en moyenne six à dix propositions."

Que faire des patients qui ne peuvent pas être admis en réanimation ? "En Île-de-France, ces patients sont proposés à d'autres services de réanimation", explique le médecin. Car dans beaucoup de cas, le service du professeur Djillali Annane est complet. "Depuis que nous sommes à saturation, nous avons refusé plus de soixante patients. Comme on n'a pas de traçabilité de ces patients, je ne sais pas où ils sont..."

Plus d'hommes que de femmes touchés

Le professeur suggère ainsi au ministère de la Santé de mieux prendre en compte ces patients qui ne peuvent pas obtenir de soins adaptés. "Certes, l'indication du nombre d'admissions en réanimation est important mais il faudrait également suivre l'indicateur du nombre de patients refusés en réanimation. On risque de sous-estimer la situation", s'inquiète le médecin.

Concernant le profil des patients gravement atteints par le Covid-19, le professeur Djillali Annane estime qu'"un peu plus d'hommes que de femmes" sont concernés dans son service. Les jeunes ne sont pas non plus épargnés. "Dans notre service, le plus jeune a 28 ans et pratiquement deux-tiers de nos patients ont moins de 55 ans", affirme-t-il, en précisant que "l'âge médian reste de soixante ans, c'est-à-dire que plus de la moitié de ces patients ont moins de soixante ans."