Le nombre de signalements d'intoxications à la cocaïne a doublé l'an dernier en France et continue à augmenter en 2017, a alerté vendredi l'Agence du médicament (ANSM), qui précise qu'une enquête est en cours pour confirmer l'ampleur du phénomène.
Des intoxications plus nombreuses et plus graves. Les chiffres transmis par les 13 centres d'addictovigilance du pays font état d'"une augmentation préoccupante du nombre et de la sévérité des intoxications liées à la consommation de cocaïne", indique l'Agence nationale de sécurité du médicament. Les données de ce réseau "semblent montrer un nombre de signalements (...) multiplié par deux entre 2015 et 2016 et cette augmentation continue d'être constatée pour l'année 2017", ajoute-t-elle.
Une analyse plus approfondie à la fin de l'année. L'agence ne donne toutefois pas le nombre exact de cas signalés car les données sont "en cours d'analyse", a expliqué une porte-parole. Les résultats d'une enquête nationale d'addictovigilance, chargée "de mieux circonstancier les cas et l'évolution de la consommation de cocaïne en France", sont attendus "d'ici la fin l'année", a-t-elle ajouté.
Un produit plus concentré et disponible. Cette recrudescence "pourrait être liée à l'augmentation de la concentration du produit vendu (augmentation de la 'pureté' de la cocaïne) et à sa plus grande disponibilité", avance l'ANSM. "Le taux moyen de pureté des échantillons saisis dans la rue se situe à 51% en 2016, soit une teneur en nette hausse depuis 2011 où la teneur moyenne était de 27%", note aussi l'observatoire, qui estime que "cette hausse pourrait continuer à favoriser la nouvelle accélération de la diffusion de cocaïne récemment observée".
Plaidoyer pour une meilleure prise en charge. Face à ce phénomène, l'agence sanitaire invite les services d'urgence à être attentifs aux symptômes évoquant une intoxication à la cocaïne, "afin de permettre une prise en charge médicale plus rapide de ces patients". Cette intoxication peut se manifester par des signes généraux (tremblements, vomissements, pupilles dilatées, peau molle et pâle...) mais aussi par des complications cardiovasculaires (tachycardie, hypertension...), neurologiques (convulsions) ou psychiatriques (hallucinations, paranoïa...).
2,2 millions de Français en ont déjà consommé. Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 2,2 millions de Français ont déjà consommé de la cocaïne (soit 5,6% des 18-64 ans), dont 450.000 (1,1%) dans l'année précédant l'enquête, publiée en 2015.